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Soudan, aider les civils victimes de la guerre

19 mai 2023

Les situations sécuritaire et humanitaire continuent de se dégrader au Soudan. Plus d’un mois après le début de la guerre, l’aide s’organise petit à petit.

Sudan Situation Konflikt
Image : JOK SOLOMUN/REUTERS

Au Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhane a limogé ce vendredi son adjoint devenu son ennemi, le général Mohamed Hamdane Daglo. Plus d'un mois après le début d'une guerre entre les troupes des deux hommes la situation sécuritaire se dégrade un peu plus chaque jour.

Sur le plan humanitaire, les Etats-Unis ont annoncé une aide de 103 millions de dollars en faveur du Soudan et des pays voisins. Une aide pour faire face à la crise humanitaire provoquée par la guerre entre l'armée et les paramilitaires.

Cette semaine, l'Onu, dont le bureau de coordination des affaires humanitaires et le HCR ont lancé un plan de réponse pour soutenir les réfugiés qui ont fui dans les pays voisins comme le Tchad, a rappelé que plus d'un Soudanais sur deux a besoin d'aide humanitaire.

Nourrir les déplacés, un défi

Depuis le début de la crise au Soudan le 15 avril, près de 76.000 personnes ont fui le pays pour le Tchad voisin. Le Tchad, qui partage une frontière de 1.400 kilomètres avec le Soudan, avait déjà du mal à faire face aux réfugiés déjà présents sur sol : 600.000 réfugiés, principalement des Soudanais qui avaient fui les vagues de violence précédentes dans leur pays.

Des Soudanais ayant fuient les affrontements se sont réfugiés dans des pays voisins comme le TchadImage : Gueipeur Denis Sassou/AFP

Pour pouvoir les nourrir, les Nations Unies avaient lancé un appel urgent par crainte de voir l'aide se tarir. Un stress supplémentaire pour des déplacés comme Harana.

"Nous n'avons pas d'autre choix que de nous débrouiller si l'aide humanitaire s'arrête. Si la situation se stabilise, nous retournerons au pays, mais si l'insécurité persiste, nous devrons construire des maisons ici pour reconstruire nos vies. Nous pouvons rester, tant que les autorités tchadiennes nous le permettent", explique-t-elle.

"C'est très triste"

Le 12 mai dernier, un accord avait été trouvé dans le but de créer des couloirs humanitaires afin d'évacuer des civils des zones de combat au Soudan et d'acheminer de l'aide humanitaire. Un accord qui n'a jusqu'à présent pas été respecté.

Selon le milliardaire et philanthrope anglo-soudanais Mo Ibrahim, les deux camps ne se préoccupent pas de la situation humanitaire dans le pays. 

Le milliardaire et philanthrope anglo-soudanais Mo IbrahimImage : Hollie Adams/AFP/Getty Images

"Je ne pense pas qu'ils s'en soucient. Chacun d'entre eux pense qu'il peut gagner d'une manière ou d'une autre, mais il ne peut y avoir de gagnant, il n'y a que des perdants. Chaque côté perd et le peuple soudanais perd. Le peu d'infrastructures que nous avons est en train d'être détruit et le pays est dans un état lamentable et plus de civils meurent que de soldats. C'est très triste", déplore Mo Ibrahim.

L'Onu reste engagée

En dépit de la situation chaotique au Soudan, le responsable de l'ONU pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, de son côté, ne se résigne pas alors que s'organise l'aide.

"Nous avons une opinion très forte au sein de la communauté humanitaire selon laquelle l'aide humanitaire doit être protégée et doit être distribuée, avec ou sans cessez-le-feu", assure Martin Griffiths.

Selon lui, grâce à des accords locaux pour un passage en toute sécurité des convois humanitaires, l'Unicef (le Fonds des Nations unies pour l'enfance) a par exemple réussi à déplacer des denrées dans une zone au sud deKhartoum.

Depuis le début du conflit, les humanitaires ont déjà signalés des pillages de stocks alimentaires, des vols d'argent, de carburant, de véhicules ou d'autres équipements.

Khartoum, la capitale en proie à de violents combats, est considéré comme "l'un des endroits les plus dangereux au monde" pour les humanitaires.

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