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Au Soudan, les civils chassés du pouvoir

25 octobre 2021

Le Conseil de souveraineté s'était engagé à organiser les premières élections libres en 2023. Une échéance démocratique désormais plus que compromise.

Le Premier ministre Abdullah Hamdok a été arrêté le 25 octobre avec la plupart des civils qui composaient le pouvoir de transition
Le Premier ministre Abdullah Hamdok a été arrêté le 25 octobre avec la plupart des civils qui composaient le pouvoir de transitionImage : Mohamed Khidir/XinHua/dpa/picture alliance

Soutenu par des dizaines de milliers de Soudanais qui ont défilé ces derniers jours dans plusieurs villes du pays en faveur d'un gouvernement civil, le Premier ministre Abdallah Hamdok s'est finalement heurté à la réalité politique : celle de divisions grandissantes - entre civils et militaires. 

"Entre les militaires et les civils, cela a toujours été une relation très difficile", dit Kholood Khair du think thank "Inside Strategy Partners" basé à Khartoum. "C'était au fond une relation basée sur un simulacre de partenariat, nécessaire au début. Mais ces derniers mois, le Premier ministre a tenté de faire pression sur les militaires pour qu'ils fassent des réformes et qu'ils lâchent certains de leurs intérêts économiques et la relation s'est dégradée."

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Dissension au sein du camp civil

Au sein du camp civil aussi, des divisions sont apparues au fil des mois, sur fond de crise économique. Ainsi, si le Premier ministre avait réussi à négocier un effacement de la dette soudanaise auprès du Fonds monétaire international, en échange, il avait dû couper les subventions étatiques à ces concitoyens - un coup dur pour le pays.

"Les militaires ont senti une pression grandissante de la part des civils" (ICG)

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Peur de perdre le pouvoir

Mais, ces dernières semaines, le gouvernement avait tout de même réussi à juguler l'inflation et l'espoir d'une stabilisation économique semblait renaître. Alors pourquoi ce coup de force maintenant ? 

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"Je pense que c'est parce que les militaires ont senti une pression grandissante de la part des civils au gouvernement", estime Jonas Horner, analyste auprès du cercle de réflexion International Crisis Group. "Ces derniers ont essayé de mettre en lumière des affaires dans lesquelles les militaires pourraient avoir à répondre devant la justice - non seulement pour leur implication à l'époque de l'ancien président Béchir mais aussi, depuis, pour des faits qui se sont produits pendant la révolution. Les militaires s'inquiétaient du fait qu'ils puissent perdre le contrôle d'entreprises clefs pour l'économie du pays et particulièrement lucratives."

Et ils ont donc préféré mettre fin au gouvernement de transition plutôt que d'attendre que ce dernier se passe d'eux. En attendant, les Etats-Unis ont prévenu dès ce matin que tout tentative de déstabilisation politique mettrait en danger l'aide américaine.

 

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