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Soudan : Omar el-Béchir en prison pour calmer la rue

17 avril 2019

Le Conseil militaire a annoncé le transfert de l'ex-président Omar el-Béchir dans une prison de la capitale. Un geste parmi d'autres qui visent à apaiser la contestation dans la rue.

Omar al-Bashir
Image : picture-alliance/AP Photo/H. Ammar

Plusieurs milliers de Soudanais ont encore occupé la rue ce mercredi 17 avril, empêchant la circulation sur les principales voies qui relient la capitale Khartoum aux autres provinces du pays.

De sources concordantes, l'opposition a remis au Conseil militaire au pouvoir une proposition de sortie de crise avec la mise en place d'un gouvernement civil dirigé par un Premier ministre de consensus.

Image : Reuters

Selon Marina Peter, spécialiste du Soudan à l'ONG allemande Brot für die Welt :

"Il y a eu déjà plusieurs informations qui donnaient le président Omar el-Béchir dans différents endroits. Certaines informations le donnaient même en dehors du Soudan.

L’Ouganda lui a déjà proposé l’exil politique - d’autres pays en ont fait de même. Il se pourrait que l’information de son transfert en prison soit vraie. Dans ce cas, il serait détenu vraisemblablement dans la plus grande prison du pays où d’autres prisonniers politiques sont incarcérés.

Et là-bas, il y sera très certainement bien traité même si cela ne va pas dans le sens de ceux qui ont longtemps souffert sous le régime de el- Béchir, recherché par la justice internationale pour des crimes commis sous son règne.

Il avait le contrôle d’une armée dont tout le monde n’était pas d’accord avec la gestion du pays. Donc on ne sait toujours pas ce qui va se passer avec Omar el-Béchir."

Durée de la crise 

Plusieurs experts craignent en effet un prolongement de la crise soudanaise en raison notamment de la situation géopolitique à l'intérieur comme à l'extérieur du Soudan.

Des pays comme l'Egypte, l'Arabie Saoudite, la Russie, les Emirats Arabes Unis ou le Tchad ont déjà reconnu le Conseil militaire. 

De l'autre côté, l'Union africaine a menacé de suspendre le Soudan si l'armée ne quitte pas le pouvoir au profit d'une "autorité politique civile" dans une période de 15 jours. 

Enfin, la Cour pénale internationale maintient son souhait de juger Omar el-Béchir pour crimes contre l'humanité. Une option écartée par le pouvoir militaire.

Bakhit Adam, journaliste à la radio nationale du Soudan :

"Pour le moment, le Conseil militaire et l'opposition sont d'accord sur le fait que Omar el-Béchir soit traduit devant un tribunal du pays.

Ils pensent que la justice soudanaise est capable de juger l'ancien président même si on ignore ce qui va se passer lorsque le pouvoir sera transféré totalement à un gouvernement civil."

Les partis islamistes en embuscade ?

On ignore  par ailleurs la position des partis islamistes qui ont soutenu Omar el-Béchir. Resteront-ils calmes ou pas ?

Une seule chose semble évidente, le dénouement de la crise au Soudan risque de prendre plus de temps que les quatre mois de contestation.

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