Soutenir l'agriculture pour lutter contre la faim
26 janvier 2012De la volaille européenne au Bénin et au Ghana, ou du lait en poudre européen au Burkina Faso... Il n'est pas rare de trouver des produits européens moins cher en Afrique. Cela est dû aux subventions que l'Union européenne accorde à ses producteurs à hauteur d'environ 10 milliards d'euro par an. Ces subventions constituent un grand handicap pour l'activité des producteurs africains.
Berlin pour la fin des subventions agricoles
Le gouvernement allemand a décidé d'œuvrer à supprimer, à terme, cette aide agricole européenne. Le ministre de la Coopération économique et du Développement, Dirk Niebel, parle de "renversement de paradigme politique" :
« Le gouvernement fédéral veut engager un processus de changement, pour que cesse la politique menée jusqu'ici par l'Union européenne. Cela ne signifie pas que nous allons réussir à imposer cette décision dès maintenant. C'est plutôt un signal envoyé par une importante puissance économique qui dépend des exportations. »
En revanche, pour lutter contre la faim, il faut accorder une aide conséquente aux paysans dans les pays en voie de développement. C'est une prise de conscience qui reflète désormais non seulement la position de l'Allemagne, mais aussi de divers analystes dans le monde.
Les agriculteurs, clé du développement rural
C'est pourquoi Berlin consacre 11% de son aide au développement, qui s'élève à 700 millions d'euros par an, au développement rural et à la sécurité alimentaire. Dirk Niebel :
« Ces exploitants agricoles constituent de petites entreprises et elles sont incontournables dans la lutte pour la sécurité alimentaire. Si les partenaires au développement veulent vraiment aider le secteur privé dans les pays en développement, alors ils devront commencer par les agriculteurs. »
Pour que cette aide soit efficace, les petits producteurs ont besoin d'être formés. Et surtout, ils ont besoin d'avoir accès à des terres cultivables, à de l'eau et à des semences de haute qualité. Dans les milieux ruraux, il faut instaurer un ordre politique et une administration qui veille au respect des droits des producteurs, ainsi qu'une infrastructure adéquate pour transporter et conserver les récoltes. Tous ces aspects sont compris dans les dix points du plan de l'aide allemande pour les deux années à venir.
Auteurs : Sabine Kinkartz, Eric Segueda
Edition : Anne Le Touzé, Sandrine Blanchard