Sur le continent africain, le football est roi. Il passionne les foules, mobilise les municipalités et attire l’essentiel des financements. Mais derrière cette domination écrasante, une question se pose : comment les autres disciplines peuvent-elles exister ?
Un engouement sans égal pour le ballon rond
En Afrique, le football est pratiqué partout, des terrains poussiéreux des villages aux stades des grandes villes. Les tournois inter-quartiers sont légion et rassemblent des spectateurs de tous âges. Exemple récent : au Mali, la finale du Tournoi Intercommunal s’est tenue le week-end dernier à Lafiabougou, avec un trophée et 1 million de francs CFA pour la commune victorieuse.
Cet amour du football se traduit par des budgets colossaux. En RDC, la Fédération congolaise de football dispose de plus de 6 millions de dollars pour l’exercice 2025-2026. À titre de comparaison, la fédération de basketball peine à dépasser 350 000 dollars. Paulin Kabongo, son président, confiait à Radio Okapi qu’il devait parfois avancer les frais de déplacement avec sa propre carte bancaire, faute de moyens.
Des disciplines en quête de reconnaissance
Cette disparité est généralisée : la majorité des pays africains investissent massivement dans le football, laissant les autres sports en marge. Moins de moyens, moins d’infrastructures, moins d’incitations… Pourtant, certains réussissent à émerger.
L’athlétisme est l’exemple le plus frappant. Le Kenya, l’Éthiopie et l’Ouganda dominent les courses de fond et demi-fond à l’échelle mondiale. Des figures comme Eliud Kipchoge ou Faith Kipyegon sont des icônes nationales, parfois plus populaires que les footballeurs locaux.
Des succès malgré des budgets modestes
L’avantage de l’athlétisme ? Un coût d’entrée faible : pas besoin de stade sophistiqué ni d’équipements coûteux. Mais le Kenya a su investir dans des centres d’entraînement en altitude et dans la détection précoce des talents, une stratégie payante depuis trois décennies.
Même sans politique nationale structurée, des talents émergent dans le basketball, le handball, le rugby et les sports olympiques. Mais pour rivaliser avec le football, il faudra des politiques sportives inclusives et des financements équilibrés.
