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Kenya : la corde à sauter pour sortir de la pauvreté

Antje Dieckhans | Carole Assignon
15 octobre 2021

La corde à sauter n’est pas qu’un jeu d’enfant. Une adolescente kenyane a pu payer ses études en pratiquant cette discipline au niveau international.

Des enfants jouant à la corde à sauter à Haïti
Image : AP

Ce n'est pas simplement de la corde à sauter, c'est plutôt de l'acrobatie. Michelle Kuya sautille, se contorsionne, double la corde et la croise… La jeune fille de 15 ans représente le Kenya dans cette discipline dans les compétitions internationales.
 "Pour moi, la corde à sauter c'est ma vie. Sans ça, je n'aurais jamais eu toutes ces opportunités et je n'aurais pas voyagé aux Etats-Unis", explique-t-elle.

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Michelle vient d'un quartier pauvre de Nairobi, la capitale du Kenya. Sa mère l’élève seule et n'a pas d'emploi fixe. Souvent, il n'y a pas assez d'argent pour payer les frais de scolarité de Michelle et de sa sœur. Mais son talent à la corde à sauter lui a valu une bourse. Pour l’adolescente, "c’est une expérience formidable d'étudier dans l'une des meilleures écoles du pays. Cela me fait tellement plaisir."

Michelle a commencé à l'âge de cinq ans. A douze ans, elle a participé pour la première fois à une compétition internationale. "Nous avions participé aux championnats du monde en Floride. Je suis rentrée à la maison avec huit médailles", se souvient-elle.

Entraînement quotidien

Michelle pratique presque tous les jours avec son équipe. Son entraîneur, David Okoth, explique que beaucoup d'autres jeunes viennent de quartiers pauvres car l’équipement pour pratiquer ce sport coûte peu cher.
"Ils apprennent quelque chose pour la vie. De nombreuses filles tombent enceintes tôt. Les garçons se droguent. S’ils font partie de notre équipe, nous pouvons les empêcher d’en arriver là", note David Okoth.

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Michelle veut aller à l'université après l'école pour devenir avocate. Elle n'aurait jamais eu cette chance si elle n’avait pas choisi de sauter à la corde. "Quand je pense aux difficultés à la maison, dans le bidonville, je me dis : je sauterai à la corde jusqu'à ce que j’ai étudié dans la meilleure université. Ensuite, je pourrai chercher un emploi et soutenir ma mère."

La jeune fille souhaite également former les autres à la corde à sauter, afin de leur ouvrir un nouvel horizon à travers cette discipline.