Des habitants des villages de Civanga, Mbayu, Cirharhangwa, Bitale et Miti ont témoigné avoir entendu des bruits d'armes lourdes, ce mardi, dans cette zone.  

Raymond Burhalike est un habitant de Miti et il affirme que les rebelles se heurtent aux milices wazalendo, qui soutiennent l’armée congolaise. 

"Tôt ce matin, il y a eu encore des tirs d’armes. La journée d’hier était totalement perturbée autour du parc et toutes les écoles qui s’y trouvent n’ont pas fonctionné. Il y a des affrontements entre les éléments du M23 et les wazalendo", assure-t-il.

Inclure les wazalendo dans le processus de paix ?

Malgré les différents accords conclus entre la RDC et leRwanda, mais aussi entre Kinshasa et les rebelles de l’AFC-M23, l'intensité des combats ne faiblit pas.  

"On a parlé du cessez-le-feu, mais, jusqu'à aujourd'hui, il y a encore des affrontements. On a parlé des accords qui sont signés, mais, sur le terrain, on ne voit pas la matérialisation de ces accords. Notre souhait est que toutes les parties prenantes puissent respecter leurs engagements", espère Emery Murhula, un acteur de la société civile du territoire de Kabare.

Certains mouvements citoyens proposent aussi d'impliquer les wazalendo dans le processus de paix. C’est le cas de l’Observatoire des actions parlementaires et gouvernementales, dont Héritier Zahida est membre. 

"Les wazalendo collaborent avec les FARDC (l’armée congolaise, ndlr), malheureusement, lors de l’observation du cessez-le-feu, les wazalendo dérapent. Alors, nous pouvons suggérer au gouvernement congolais de tout faire pour voir dans quelle mesure les wazalendo pourraient participer aussi aux discussions", propose-t-il. 

"Peut-être est-ce parce qu’ils n’ont pas de représentant là-bas, qu’ils n’ont jamais respecté le cessez-le-feu. Comme conséquence, c’est la population qui est victime."

Un plan signé au Qatar

C’est dans ce contexte qu’une frange de la société civile du Sud-Kivu vient de lancer une campagne pour inciter les parties en conflit à organiser un dialogue, dans l’espoir d’une paix durable. 

Samedi dernier, le 15 novembre, le gouvernement congolais et l'AFC-M23 ont signé, à Doha, sous la médiation du Qatar, l'accord-cadre global pour la paix dans l'est de la RDC. Les deux parties ont réaffirmé leur engagement à respecter la Constitution congolaise, l'intégrité territoriale de la RDC, le droit international humanitaire, ainsi que le rétablissement de l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire congolais, en particulier dans les zones contrôlées par l'AFC-M23.  

Des discussions complémentaires devront bientôt préciser les étapes, le calendrier et les procédures de mise en œuvre de ce plan.