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Sur le lac Kivu, le port de Kituku tourne au ralenti

8 octobre 2024

Depuis le naufrage meurtrier du 3 octobre, le trafic entre Goma et Minova est suspendu, compliquant l’approvisionnement de Goma en denrées alimentaires.

Des bateaux de secours sur le lac Kivu
Des centaines de personnes se trouvaient sur l'embarcation selon la société civileImage : Alain Uaykani/GOMA/Xinhua/picture alliance

Cette mesure dans l'est de la RDC a été prise par le gouvernement congolais après le tragique naufrage du bateau Merdi, le jeudi 03 octobre, qui a fait entre 30 et 60 victimes selon les sources. 

Dans ce contexte de crise, les commerçants et la population de Goma s'inquiètent des conséquences de cette mesure sur leur vie. 

Sur le marché de Kituku, quelques commerçants continuent de vendre les produits alimentaires arrivés par de petites embarcations. Mais ces efforts ne suffisent pas à répondre aux besoins de la population de Goma. 

Ecoutez le reportage à Goma...

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"Nous risquons de mourir"

Masika Béatrice, vendeuse de bananes plantains, raconte que "ce que nous vendons aujourd'hui est arrivé à bord d'une petite pirogue. Nous ne savons pas si cela vient de Kalehe ou d'ailleurs. Mais dans cette situation, ce seul marché ne suffira pas pour la ville de Goma. Qu'ils rouvrent la voie routière. Sinon, nous risquons de mourir".

Depuis le naufrage du bateau Merdi, les autorités ont renforcé les règles de sécurité. Sans dispositifs de sauvetage, il est désormais impossible d’embarquer. Elodie Chiza, commerçante, fait partie des nombreux citoyens bloqués.
Elle explique que "nous souffrons. Ils disent que si tu n'as pas de sauvetage, tu ne peux pas entrer dans la pirogue. On doit maintenant emprunter la route."

Près d'un million de personnes ont été déplacées de leurs foyers au cours de cette année en RDC selon l'OnuImage : ALEXIS HUGUET/AFP

Le nombre de victimes toujours incertain

Selon la société civile de Buzi, le manque de rigueur dans la gestion de la liste d’embarcation et l’indifférence des autorités ont contribué à cette tragédie. John Sekeli, membre de la société civile, accuse le gouvernement de minimiser l'ampleur de la catastrophe.

Il explique qu’"il y a des listes qui circulent et que nous avons présentées au gouvernement. Les membres du gouvernement ont dit qu'ils vont assister simplement les membres des familles des 30 corps. C'est du chaos. On dit que 15 corps sont de Minova et Bweremana, et 15 autres de Goma, alors que c'est à Minova qu'on enregistre 80 % des victimes".
 
Dans l'attente de la réouverture du trafic en direction de Goma, la population craint pour sa survie. Les autorités sont sous pression, elles doivent  fournir des réponses claires et mettre en place des solutions durables pour garantir la sécurité des voyageurs et approvisionner la ville en produits de première nécessité.

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