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Sur près de 12.000 sans-abris, l'UE accueille 400 enfants

Marco Wolter | Avec agences
11 septembre 2020

Dix pays de l'Union européenne ont décidé d'accueillir 400 enfants non accompagnés du camp dévasté de Moria d'ici fin septembre.

Des milliers de personnes dorment à même le sol le long d'une route qui mène à Mytilène
Des milliers de personnes dorment à même le sol le long d'une route qui mène à MytilèneImage : picture-alliance/dpa/S. Baltagiannis

La situation reste dramatique pour les migrants sur l'île grecque de Lesbos aprèsles incendies qui ont ravagé le vaste camp insalubre et surpeuplé de Moria, mardi et mercredi.

"Freedom", "azadi", en Kurde. Nous voulons la liberté. Voilà ce que scandaient aujourd'hui un millier de migrants le long d'une route qui mène vers le port de Mytilène, le chef-lieu de Lesbos.

Sur les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, les manifestants brandissent des bouts de carton, les messages qu'ils font passer sont dans toutes les langues. L'un est en allemand et dit : "Nous voulons être en sécurité".

Un message entendu par une dizaine de pays européens qui ont décidé ce vendredi (11.09.20) d'accueillir en tout 400 migrants mineurs non accompagnés. Ces jeunes ont déjà été évacués vers la Grèce métropolitaine après l'incendie. L'Allemagne et la France prendront en charge chacune 100 à 150 de ces enfants.

Des mineurs non accompagnés de Lesbos ont déjà été transportés vers la Grèce continentaleImage : picture-alliance/dpa/AP/P. Balaskas

Insuffisant

Avant cette annonce, une série de grandes villes allemandes s'étaient déjà déclarées prêtes à accueillir de nouveaux réfugiés. Mais c'est à Berlin que revient la décision finale et le ministère de l'Intérieur, Horst Seehofer, s'oppose à agir en cavalier seul au sein de l'UE.

Des députés au parlement fédéral dénoncent ainsi une situation de blocage provoquée par le gouvernement, estimant que l'heure est à l'urgence et l'évacuation des migrants de Lesbos non pas par centaines, mais par milliers.

Selon le décompte de l'Onu, les flammes qui ont ravagé le camp saturé de Moria ont laissé 11.500 personnes sans abri, dont 4.000 enfants et 2.200 femmes.

Ces milliers de personnes vont passer ce soir leur quatrième nuit à dormir dehors, en bord de route ou sur des parkings de supermarchés comme les nuits précédentes.

Sans électricité, sans toilettes, sans accès à l'eau courante, sans possibilité de recharger leurs téléphones, comme en témoignent des reporters sur place.

Face à cette situation à l'issue incertaine, les autorités grecques semblent craindre des débordements. D'importants renforts de police ont été dépêchés sur l'île. On a vu ainsi des policiers en tenue anti-émeute patrouiller pendant que certains migrants tentaient de se reconstruire un abri de fortune.

Le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer Image : picture-alliance/dpa/J. Carstensen

Un nouveau camp

Les autorités grecques ont commencé ce vendredi à installer des centaines de tentes sur un autre site, à quelques kilomètres de Mytilène, pour y transférer les migrants du camp détruit.

Elles poursuivent aussi les recherches pour trouver la trentaine de personnes qui avaient été contrôlées positives au coronavirus.

Enfin, sur le plan politique, le premier ministre grec a appelé l'Union européenne à faire de la réforme migratoire sa priorité, alors que le règlement actuel fait peser le poids sur les pays d'arrivée, donc surtout ceux du pourtour Méditerranéen, qui sont responsables des demandes d'asile.

Pour Kyriakos Mitsotakis "l'Europe doit passer des paroles de solidarité à une politique d'actes de solidarité".

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