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Tchad : 60 ans d'indépendance et un maréchal au pouvoir

11 août 2020

Si l’accession du Tchad à la souveraineté internationale résulte d’un long processus de décolonisation, la vie politique du pays a été marquée par l’ascension au pouvoir d’hommes autoritaires.

A 68 ans, le président Déby devient le premier maréchal du Tchad.
A 68 ans, le président Déby devient le premier maréchal du Tchad.Image : DW/B. Dariustone

François Tombalbaye, Félix Malloum, Hissène Habré, Idriss Déby Itno : des noms de personnalités bien connus au Tchad. François Tombalbaye, premier président, est celui sous qui le Tchad accède à l’indépendance en 1960 avant de trouver la mort dans un coup d’Etat qui aboutit à la prise du pouvoir par le général Félix Malloum. 

Dans un contexte marqué par une tentative d’occupation par la Libye et l’intervention des forces françaises, Hissène Habré prendra le pouvoir avant d’être à son tour chassé et remplacé par Idriss Déby Itno. 

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Au sujet de la gouvernance du Tchad depuis l’indépendance, le bloggeur Tchadien Evariste Djeteke porte un regard plutôt critique. "De Habré à Idriss Déby, le Tchad est resté un pays sans Etat, sans stratégie et sans planification. Tout se fait par calcul et au détriment du peuple", estime t-il.

Pourtant Idriss Déby a des points positifs à son actif. Il est présenté comme celui qui a stabilisé l'Etat tchadien après des années de conflit interne, mais aussi avec les pays voisin, et qui a lancé une politique de diversification économique. Le Tchad est par ailleurs très engagé dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

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Un maréchal au pouvoir

60 ans après l’indépendance, dont 30 ans de pouvoir d’Idriss Déby, les regards sont toutefois aujourd'hui tournés vers les inondations dans le pays ou encore l’élévation du chef de l’Etat au rang de maréchal. 
Saleh Kebzabo, président de l’Union pour le développement et le renouveau (UNDR), critique le fait que cette distinction lui soit attribuée le jour de l’indépendance.

Le président tchadien Idriss Déby et l'opposant Saleh Kebzabo en 2018Image : Dariustone Blaise

"Cela va poser des problèmes au Tchad parce que la période est mal choisie. On est en pleine saison des pluies et les greniers sont vides. Le 11 août 1960 c’est l’indépendance du pays, c’est ce qu’on enseigne à nos enfants. Qu’est-ce qu’on va leur enseigner demain ? On va leur parler de l’indépendance ou du maréchal ? Certainement du maréchal. On va évoquer Bokassa… des photos circulent. Pour ce qui concerne Déby lui-même des photos circulent le mettant au milieu des mares qui ont envahi N’Djamena qui depuis quelques jours n’arrive pas à supporter les pluies diluviennes qui tombent. Voilà l’image qui est la meilleure illustration de tout cela", explique l'opposant. 

La jeunesse s'implique

Manifestations de jeunes de la société civile et de l'opposition en 2016 à N'DjamenaImage : DW/D. Blaise

Dans ce contexte, la jeunesse tchadienne n’a pas renoncé à faire entendre sa voix. Didah Alain est le coordonnateur national du mouvement citoyen Le temps.

Selon lui, "les jeunes constituent plus de 80% de la population mais ironiquement, ils n’ont pas la latitude de briguer la magistrature suprême, ils ne sont pas impliqués véritablement dans la gestion des affaires publiques. Nous pensons que c'est à la suite d’un dialogue vraiment inclusif qu’on pourra jeter les nouvelles bases pour un Tchad prospère et développé".

Au Tchad, l’âge minimum pour être candidat à la magistrature suprême a été ramené de 35 à 45 ans (en 2019). Une décision qui depuis divise les acteurs politiques. 
 

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