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Tchad : L'amnistie accordée aux opposants critiquée

Blaise Dariustone
1 décembre 2021

L'objectif de cette amnistie est de permettre une large participation au prochain dialogue national. Certains groupes en sont néanmoins exclus.

Mahamat Idriss Déby Itno
Mahamat Idriss Déby Itno, président du TchadImage : facebook.com/GMahamatIdi

Ce sont près de 300 opposants politiques et rebelles à qui l'amnistie a été accordée. Parmi les personnes omises sur la liste des amnistiés figurent les éléments du FACT (Front pour l'alternance et la concorde au Tchad) de Mahamat Ali Mahdi, dont l'incursion sur le territoire tchadien en avril dernier a entrainé la mort du président Idriss Déby Itno.

Le FACT surpris

Lors de la rencontre avec les membres du comité chargé de la participation des politico-militaires au prochain dialogue, le FACT avait posé comme condition, pour participer au prochain dialogue national, la libération de ses combattants arrêtés en avril dernier.

Son leader Mahamat Ali Mahdi se dit donc surpris par l'omission des noms de ses combattants sur ces deux projets d'amnistie.

"Nous avons pensé que pour démontrer la bonne volonté des uns et des autres à s'asseoir et à se réconcilier pour aller vers un dialogue réel, la libération des prisonniers de guerre était normale",  a déclaré le chef du FACT. "Mais apparemment, on voit qu'il y en a certains qui sont plus royalistes que le roi, qui essayent par tous moyens de répondre aux exigences des radicaux du côté de la junte. Nous prenons acte, mais l'avenir nous dira qui a raison et qui a tort".

Mahamat Mahdi Ali, chef du FACTImage : Mahamat Mahdi Ali/Facebook

Bon nombre des éléments de l'Union des forces pour le développement et la démocratie (UFDD) du général Mahamat Nouri ne font également pas partie de cette liste.

"Vous me dites que vous voulez faire un dialogue national qui va réunir tous les Tchadiens et puis vous dites qu'il y a certains Tchadiens qui sont concernés par cette amnistie et d'autres qui ne sont pas concernés ? Ça ne se fait pas", dénonce Youssouf Ahmid, le porte-parole de l'UFDD en Europe. "Je pense que les militaires au pouvoir pour montrer leur bonne volonté doivent commencer par l'amnistie et la restitution des biens des gens. Ce sont des choses qui doivent êtres automatiques".

Une amnistie qui concerne des faits entre 2005 et 2019

Un avis que partage également le leader de l'Union des forces pour la résistance, Timane Erdimi, qui lui devrait en revanche bénéficier de cette amnistie.

"Tous les politico-militaires ont presque les mêmes préoccupations à savoir : l'amnistie, la libération des détenus politiques et la restitution de leurs biens spoliés. Le président du Conseil militaire de transition disait qu'il faut oublier le passé pour reconstruire le pays. Dans ce cas, il n'est pas très élégant d'omettre un certain nombre de politico-militaires et d'accepter les autres".

Interrogé au cours d'une conférence de presse sur la question, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement tchadien, Abderamane Koulamallah, a indiqué que pour l'instant, cette amnistie ne couvre que les faits et actes sur la période de 2005 à 2019, sans donner plus de détails.

 

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais