Tchad : début du procès des membres du FACT
13 février 2023Ils sont au nombre de 454 à comparaître devant la chambre criminelle de la Cour d'appel ce lundi, à la maison d'arrêt de Klessoum, située à une vingtaine de kilomètres de N’Djamena, la capitale tchadienne . Les accusés ont été arrêtés lors de la grande offensive du Fact (Front pour l'alternance et la concorde au Tchad) d'avril 2021, aux portes de la province du Kanem.
C’est là que des combats auraient entraîné la mort de l’ancien président Idriss Déby Itno, touché par des tirs adverses, selon le gouvernement tchadien.
"Le procureur de la République près le Tribunal de première instance de N'Djamena a requis auprès du juge d'instruction en charge du troisième cabinet l'ouverture d'une information judiciaire contre ces derniers pour acte de : terrorisme, mercenariat, enrôlement d’enfants dans l'armée, atteinte à l'intégrité et à la sécurité du territoire national et assassinat du maréchal du Tchad, le président Idriss Déby Itno. Ces faits sont prévus et punis par la loi portant répression des actes de terrorisme en République du Tchad et par le code pénal", a déclaré Mahamat Alhadji Abba Nana, le procureur général.
Des rebelles grâciés après le jugement ?
Aussitôt ouverte, l’audience a été suspendue et renvoyée à mercredi prochain, à la demande de la défense des prévenus. Pour maître Francis Lokouldé, ces chefs d’accusations retenus contre leurs clients sont insoutenables.
"Nous avons estimé que le temps accordé pour pouvoir préparer la défense était insuffisant et pour ce faire, nous avons sollicité de la Cour de nous concéder un renvoi à l’effet de prendre connaissance de tous le dossier pour bien préparer ce procès", a déclaré l'avocat. "Tous ces chefs d’accusations, nous aurons l’occasion d’en débattre devant la formation criminelle et nous allons démontrer que ces chefs d'accusations ne pourront tenir. La peine est individuelle, on ne saurait réunir plus de 450 personnes et leur coller de telles infractions à la fois".
Selon plusieurs sources, un certain nombre de ces rebelles pourraient toutefois être graciés après le jugement.
Le président de la transition, Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président Idriss Déby Itno qui avait pris le pouvoir au soir de la mort de son père, le 20 avril 2021, a promis d'ailleurs d’accorder une amnistie aux rebelles du Fact après la prolongation de la transition de deux ans.