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Tchad : des travailleurs redoutent le départ de la France

Blaise Dariustone
23 décembre 2024

Avec le départ des militaires français du pays, plusieurs centaines de travailleurs tchadiens craignent de perdre leur emploi et lancent un appel au gouvernement de leur pays.

Environ 1000 soldats français sont deßloyés au Tchad
Emmanuel Macron rend visite à ses troupes stationné au tchad en 2018Image : AFP/L. Marin

La décision du gouvernement tchadien de demander aux troupes françaises de quitter le pays a plongé de nombreux Tchadiens travaillant dans les bases françaises dans l'incertitude. Cette décision intervient après la rupture des accords de coopération en matière de défense annoncée par le Tchad il y a trois semaines.

Le gouvernement tchadien justifie cette décision par le souhait d’exercer pleinement sa souveraineté nationale. Parmi les tchadiens employés dans les bases militaires françaises implantées dans le pays depuis de nombreuses  décennies, beaucoup dépendent des salaires versés par la France pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Mahamat Idriss Dèby Itno en compagnie d'Emmanuel Macron à N'Djaména en avril 2021Image : Christophe P. Tesson/Epa/AP/picture alliance

Mohamed est un employé de la base militaire Sergent-chef Adji Kosseï de N'Djaména depuis deux ans. Il exprime son désarroi à la DW.

"Pour nous, c’est un choc. Nous avons construit nos vies ici, et maintenant, tout cela est menacé. Les Français étaient nos partenaires, et leur départ nous laisse dans un vide inquiétant. L’équation dans nos esprits maintenant, c’est comment faire pour trouver un autre emploi afin de subvenir aux besoins de nos familles", déclare-t-il.

Appel au gouvernement tchadien

Sandrine est mère de trois enfants. Son époux  travaille au service logistique de la base militaire française de N’Djamena. Elle appelle le gouvernement tchadien à trouver une solution à ces tchadiens qui seront privés d’emploi après le départ des troupes françaises du pays. Si la base ferme, elle dit ne pas savoir comment s'en sortir avec sa famille.

"Il n’y a pas beaucoup d’emplois disponibles ici. Nous ne sommes pas contre cette décision mais il faut que le gouvernement s’arrange à trouver de l’emploi à tous ces tchadiens qui vont perdre leur emploi suite au départ des troupes françaises" explique-t-elle.

Les explications de Blaise Dariustone à N'Djaména

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La DW n'a pas réussi à contacter les autorités tchadiennes afin qu'elle se prononce sur ce sujet de préoccupation.

Plus de 500 tchadiens qui sont employés comme agent chargés d'entretien, de la logistique, de la restauration etc. L’hôpital de la base militaire française de N’Djamena offre également un service de soin de qualité à la population. Et selon un responsable de la force Barkhane ces tchadiens seront licenciés conformément au droit local.

Une première unité a quitté le pays

Le 1er décembre, le général Mahamat Idriss Déby Itno a estimé que les accords de coopération en matière de défense ne correspondent plus "aux réalités politiques et géostratégiques" dans un pays "souverain". Une première unité de 120 soldats français a quitté le Tchad vendredi midi, dix jours après le départ des Mirage 2000 stationnés par Paris.

Adoubé par le président Macron qu'il a rencontré régulièrement depuis la mort de son père, le militaire semble avoir pris ses distances ces derniers mois après l'ouverture d'une enquête à Paris sur des soupçons de bien mal acquis en France.

Les appels répétés de la France pour une plus grande neutralité dans le conflit au Soudan voisin et pour des élections législatives plus inclusives le 29 décembre prochain auraient aussi alimenté son impatience, selon son entourage.

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais