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Des incursions rebelles un an après le dialogue au Tchad

Blaise Dariustone
23 août 2023

Ces assises devraient favoriser le retour à l’ordre constitutionnel, après la mort du président Idriss Déby. Un an après ce dialogue, les combats ont repris.

Plus de 1.400 délégués étaient présents au dialogue national (20.08.23)
Le dialogue national a été boycotté par une partie de l’opposition et de la société civile Image : Aurelie Bazzara-Kibangula/AFP/Getty Images

De nombreux Tchadiens sont loin d’être satisfaits des conclusions de ce dialogue censé permettre le retour à l’ordre constitutionnel. En effet, les manifestations du 20 octobre 2022, ayant fait officiellement 75 morts, ainsi que les affrontements meurtriers entre éleveurs et agriculteurs, sont venus dégrader l’atmosphère dans le pays.

Ce dialogue est un échec, estime Avocksouma Djon, président du parti Les Patriotes, qui avait décidé de le boycotter.

"Ce sont les participants à ce dialogue eux-mêmes qui disent que c’était un échec, indique Avocksouma Djon á la DW. La preuve la plus flagrante, c’est le 20 octobre 2022. Parce qu’un dialogue qui se dit national, inclusif et souverain et qui se termine par des massacres de la population qui manifestait à mains nues, c’est un échec."

Avocksouma Djon poursuit : "Et tout le monde sait que le processus devant mener au référendum, aux élections, a été faussé dès le départ pour pouvoir servir le prince. Il n'y a absolument rien de nouveau sous le soleil du Tchad. Ce sont les trois décennies du système de Déby père qui sont en train de couler tranquillement ".

"Un dialogue qui se termine par des massacres est un échec" (Avocksouma Djon)

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Tout n’est pas rose 

Même si tout n’est pas parfait, il y a des avancées et une volonté politique, estime pour sa part François Djekombé, membre du Conseil national de transition, qui fait office de Parlement de transition. Celui-ci est par ailleurs président du parti Union sacrée pour la République qui soutient la transition en cours.

"En une année, nous sentons du côté de différents acteurs, qu'il s'agisse des autorités ou bien des acteurs de la société civile, politiques etc... qu’il y a cette volonté d'aller de l'avant dans la deuxième phase de la transition, en mettant en œuvre les résolutions et recommandations du dialogue national inclusif et souverain", fait remarquer François Djekombé sur la DW. 

"Je ne peux pas dire que tout est rose, parce qu’après le dialogue national, certains compatriotes ont choisi d'autres voies, cela a entraîné des événements douloureux avec beaucoup de morts. La situation reste bien entendu à élucider et ça, c'est quelque chose qui est déplorable. Mais hormis ces événements, je crois que d'une manière générale, le climat s'est apaisé, on peut le dire".

Climat apaisé précaire

Un climat apaisé qui est toutefois précaire car depuis plus de dix jours, des informations faisant état de tentatives d’incursions rebelles inquiètent les Tchadiens.

Le dialogue a décidé de la prolongation de la transition sous Déby, ce dernier peut se présenter au scrutin présidentiel s’il le souhaite Image : Aurelie Bazzara-Kibangula/AFP/Getty Images

Des informations confirmées par la présence du président de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno, au quartier général de l’armée tchadienne à Kouri Bougoudji, dans le nord du pays.

Dans une vidéo postée sur le site de la présidence de la République, ce 20 août, Mahamat Idriss Déby Itno avait dit ceci : "Je m’adresse à ces rebelles : vous avez deux options. Si vous voulez la paix, les portes sont toujours ouvertes. Si vous voulez la guerre, je vous y attends", a-t-il lancé.

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais
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