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La situation des droits de l'homme régresse au Tchad

Pascal Mapenzi
8 novembre 2022

Le chercheur Thierry Vircoulon espère que l'enquête internationale permettra de faire la lumière sur la répression violente des manifestations du 20 octobre.

Des manifestants brûlent des pneus sur une artère de N'Djamena (20.10.2022)
Des manifestants brûlent des pneus sur une artère de N'Djamena (20.10.2022)Image : Blaise Darioustone/DW

La situation des droits de l'homme est en régression au Tchad depuis les récentes manifestions réprimées par les forces de l'ordre. Thierry Vircoulon, coordonnateur de l'Observatoire de l'Afrique centrale et australe de l'Institut français des relations internationales (Ifri) a récemment séjourné au Tchad et a pu se faire une image de la situation sur place. Selon lui, la mission d'enquête Internationale qui sera déployée prochainement dans le pays aidera à établir les faits et les responsabilités.

Pour rappel, le 20 octobre dernier, des manifestations de l'opposition ont été très violemment réprimées par les forces de l'ordre. Elles ont fait officiellement une cinquantaine de morts, plus de 300 blessés et des centaines de personnes ont été arrêtées.

Retranscription de l'interview 

Thierry Vircoulon : La situation des droits de l'homme s'est gravement dégradée avec les événements du 20 octobre, où il y a eu des violences très fortes à N'Djamena et dans quelques autres villes. Il y a eu un certain nombre de tués dont le chiffre reste encore à préciser. Donc cet épisode de violences traduit une détérioration forte de la situation des droits de l'homme.

DW : Les autorités tchadiennes ont accepté qu'une mission d'enquête internationale soit déployée au Tchad. On peut comprendre que le Tchad est sous la pression internationale ? 

"Il y a eu probablement un usage disproportionné de la force" (T. Vircoulon)

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Thierry Vircoulon : Oui, tout à fait. Il y a eu, comme vous le dites, cette action à Genève et en effet la demande d'une enquête internationale indépendante. Le gouvernement a accepté le principe de cette enquête. C'est en règle générale le but d'une enquête de cette nature d'établir premièrement les faits et d'autre part, les responsabilités. Et donc, c'est en effet très important qu'une enquête internationale soit diligentée.

Ce qui paraît déjà assez évident et qu'il y a eu un grand nombre de victimes et qu'il y a donc eu probablement un usage disproportionné de la force. Et donc je pense que c'est ça qui va être surtout au centre de cette enquête.

Il est important qu'il y ait une décrispation de la situation politique et sécuritaire au Tchad et qu'en effet l'acceptation d'une commission d'enquête indépendante est un premier pas dans le sens d'une décrispation.

DW : Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi a été désigné facilitateur dans la crise tchadienne. Pensez vous qu'il arrivera à concilier les parties sans oublier aussi que ça brûle dans son pays ?

Thierry Vircoulon : À partir du moment où il y a une rébellion extrêmement menaçante, qui menace la ville de Goma, dans l'est du Congo, on voit mal le président Tshisekedi avoir du temps à consacrer à la situation interne au Tchad

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