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Les soldats américains priés de quitter le Tchad

26 avril 2024

Après le Niger, les Etats-Unis vont retirer, temporairement, leurs soldats du Tchad. Dans ce pays, la présence militaire des Etats-Unis était mal connue.

Un soldat occidental en exercice au Tchad.
Dans un courrier, "l'armée tchadienne a demandé à l'attaché de défense américain d'arrêter immédiatement les activités militaires sur la BAK, la base aérienne d'Adji Kossei où les soldats américains entraînent des forces spéciales tchadiennes à lutter contre le groupe jihadiste Boko Haram. Image/Archives.Image : Getty Images

Une centaine d’hommes, essentiellement des membres des forces spéciales, étaient basés dans le plus grand secret à l’aéroport de N’Djamena. Ceux-ci vont donc se retirer, officiellement en raison d’un défaut de document permettant leur présence.

Le Pentagone a accepté le principe de ce départ momentané qui suscite des réactions dans le pays. Certains Tchadiens se demandent si ce retrait aura un impact sur la sécurité au Tchad et au Sahel.

Présence discrète

La plupart des Tchadiens ne sont pas au courant de la présence des forces spéciales américaines dans leur pays.

"Les forces américaines sont invisibles au Tchad. Quand on a dit que les forces américaines allaient quitter le Tchad, les gens étaient surpris d’apprendre que nous hébergeons les forces américaines. En revanche, les forces françaises, elles, sont visibles", a déclaré le chercheur Kamane Bedaou Oumar qui estime que leur départ sera sans conséquence au Tchad.  

Alors que le Niger, abrite plus d’un millier de soldats, qui ont aussi été priés de quitter le pays, les Etats-Unis ne disposaient que d'une centaine de soldats au Tchad, dans le cadre de la lutte anti-djihadiste au Sahel.

Devenu un acteur militaire incontournable dans la lutte contre le terrorisme, le pouvoir tchadien a joué la carte de la diplomatie militaire et consolidé son alliance politique et son partenariat sécuritaire avec les pays occidentaux.Image : Denis Sassou Gueipeur /AFP

Washington a vite réagi

Pour le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, il s'agit d'un « retrait temporaire » dans le cadre d'une révision en cours de la coopération de sécurité entre les deux pays, qui reprendra après l'élection présidentielle du 6 mai au Tchad.

Cette sortie américaine fait dire à l’analyste politique tchadien, Evariste Toldé, que la décision prise par les autorités à la veille de la présidentielle n’est pas anodine.

"Le camp occidental est trop exigeant sur les questions liées aux valeurs universelles que partagent certaines nations éprises de justice. On a senti une éruption de la rhétorique guerrière dans les discours lors de la campagne présidentielle", a-t-il expliqué.

Donc, selon toujours l’analyste, une présence américaine au Tchad à l’approche des élections, "supposerait que les Américains voudraient regarder à la loupe tout ce qui se passe. Parce que la décision a été prise après la visite de deux sénateurs qui ont rencontré le chef de l'Etat en présence de l’ambassadeur américain à N’Djamena".

Situation sécuritaire instable

Mais Evariste Toldé redoute qu’un départ des Américains, s’il était définitif, puisse compliquer la situation du Tchad.

"Leur positionnement aujourd'hui dans le pays, permet au Tchad d’avoir un droit de regard sur ce qui se passe au Sahel. Une telle décision viendrait compliquer non seulement les relations diplomatiques entre les deux pays, mais aussi mettrait à mal les forces occidentales d'une manière générale, et les forces tchadiennes qui opèrent contre les djihadistes."

A ce sujet, les Américains cherchent à rassurer. Washington va "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que les Etats-Unis soient toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes dans la région", a déclaré le porte-parole du Pentagone.

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