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Au Tchad, les fonctionnaires en grève pour six jours

Blaise Dariustone
20 février 2024

Cette décision fait suite à l'annonce faite par le gouvernement d'augmenter les prix de plusieurs carburants. Une grève soutenue par les organisations de défense des droits humains.

Une station service à N'Djamena
Le prix à la pompe a augmenté pour plusieurs carburants comme l’essence, le gasoil, le Jet A et le pétrole lampantImage : Blaise Darisutone/DW

Des artères de N’Djamena presque vides aux premières heures de pointe, des écoles publiques fermées : ce sont les premiers signes de ce mouvement de contestation de la hausse des prix du carburant au Tchad.

Si le gouvernement tchadien tente de justifier cette augmentation par le besoin d’harmonisation des coûts avec les pays voisins et ceux de la zone Cémac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, ndlr), en vue de dissuader les réseaux de contrebande tout au long des frontières, l'argument ne convainc pas les partenaires sociaux.

Mahamat Nasradine Moussa est le porte-parole de la Plateforme syndicale revendicative, à l'origine de cette grève.

"Ce problème de carburant concerne tout le monde. A ces prix, les travailleurs ne peuvent plus aller au travail. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé cette grève. Il s’agit de la survie des travailleurs et de la population en général. Si nous n’observons pas cette grève, cela veut dire que nous acceptons la souffrance des travailleurs", estime Mahamat Nasradine Moussa.

Un service minimum assuré

Contrairement aux écoles et d’autres secteurs de l’administration tchadienne, où le débrayage est total, dans les hôpitaux, un service minimum est observé par le personnel de santé pour faire face aux urgences, comme l’explique le docteur Tahir Mahamat Saleh, le président du Syndicat des médecins du Tchad.

"Nous avons pris toutes les dispositions pour assurer les services d’urgences, à savoir le service de réanimation, le service de délivrance des antirétroviraux et antituberculeux. Mais les consultations et rendez-vous ordinaires ne seront pas assurés", prévident Tahir Mahamat Saleh. 

"Nous voudrions rassurer la population sur tout le territoire national sur le fait que si quelqu’un à un problème, il peut se présenter aux urgences et on va le prendre en charge."

Les syndicats menacent de durcir leur mouvement, d'ici la fin de cette grève d'avertissement de six jours, si rien n'est fait pour répondre à leurs revendications. La grève est aussi soutenue par les organisations de défense des droits humains et mouvements citoyens.
Signalons qu’en avril 2023, le gouvernement tchadien avait déjà augmenté le prix du litre de gasoil de 700 à 750 francs CFA et celui de l'essence de 500 à 518 francs CFA.