1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Pourquoi la Hongrie se rapproche du Tchad ?

11 septembre 2024

Le président tchadien était récemment en Hongrie pour une visite officielle. La coopération militaire, notamment était au centre de cette visite.

 Mahamat Idriss Déby et Victor Orban
Le président tchadien Mahamat Idriss Déby lors de sa visite en Hongrie Image : ZOLTAN FISCHER/Hungarian Prime Minister/AFP

Au Sahel, le Tchad bénéficie dune position stratégique, associée à son statut d'allié occidental clé dans une région instable.

Pour l'analyste politique et sécuritaire Fidel Amakye Owusu, en déployant des troupes dans ce pays, le Premier ministre hongrois Victor Orban, tout comme le président russe Vladimir Poutine, dont il est proche, soutient ses intérêts économiques dans la région.

Occuper le terrain

La Hongrie tenterait aussi de marquer des points politiques à un moment où les autres Etats membres de l'Union européenne, comme la France et l'Allemagne, sont forcés de réduire leur présence militaire au Sahel.

"Tout d'abord, nous devons examiner les facteurs d'attraction qui pourraient attirer Budapest vers le Sahel, ou le Tchad en particulier. Il y a les ressources abondantes du Sahel en termes de pétrole, d'uranium et d'or qui doivent encore être exploitées" explique l'expert.

Selon lui "comme tout pays européen, la Hongrie aimerait également avoir une part équitable des ressources de l'Afrique." 

Mais la modestie du contingent militaire hongrois qui devrait être déployé - à peine 200 soldats- laisse sceptique l'analyste Fidel Amakye Owusu, notamment au regard de la taille du Tchad. Il insiste toutefois sur le fait qu'en "politique étrangère, nous avons l'aspect symbolique où l'Etat aimerait montrer qu'il fait quelque chose pour la situation de la sécurité au-delà de ses frontières".

Budapest chercherait depuis des années à jouer un rôle militaire plus important au SahelImage : VIVIEN C. BENKO/Hungarian Prime Minister/AFP

Des défis à relever

Selon Viktor Marsai, directeur de l'Institut de recherche sur les migrations, Budapest cherche depuis des années à jouer un rôle militaire plus important au Sahel, afin de former ses propres forces de défense.

Il rappelle que la Hongrie fait traditionnellement partie de coalitions militaires à l'étranger. Mais cette fois-ci, la Hongrie devra "tout fournir par elle-même". Cela pourrait poser des problèmes importants, notamment en termes de ressources et de coordination. 

Outre l'aspect sécuritaire, le renforcement des liens entre Budapest et N'Djamena passe également par l'ouverture d'un centre d'aide humanitaire et dune mission diplomatique dans la capitale, mais aussi des accords dans les domaines de l'agriculture et de l'éducation.

En Hongrie, des experts et des hommes politiques de l'opposition ont exprimé leur crainte que Budapest, qui reste proche du Kremlin, n'agisse pour le compte de la Russie au Sahel, ce que nient les autorités.