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Tchad : "la justice avant l'amnistie"

24 novembre 2023

Si pour certains l'amnistie générale accordée aux auteurs du massacre du 20 octobre va garantir la paix, d'autres estiment que cette loi va renforcer l'injustice.

Un manifestant tenant une pancarte sur laquelle est mentionné "Non à l'impunité".
Selon le ministre tchadien de la Justice, les familles des victimes de la répression du 20 octobre peuvent saisir la justice, afin d'exiger réparation.Image : Blaise Dariustone/DW

"Nous, nous avons voté pour le Oui parce que la paix n'a pas de prix ", déclare à la DW Hilaire Takilal Ndolassem, membre du Conseil national de transition qui fait office d'Assemblée nationale.

L'interview de Hilaire Takilal Ndolassem, président du parti Front Populaire pour la Liberté (FPL)

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Mais pour le président du parti Front Populaire pour la Liberté (FPL)  et ancien rebelle, ou politico-militaire selon l’appellation tchadienne, l'adoption de l'amnistie ne doit pas faire oublier les plaintes des victimes de la sanglante répression du "jeudi noir", survenue le 20 octobre 2022.

"Nous avons voté Oui parce que la paix n'a pas de prix, mais nous avons aussi demandé à ce que le ministre de la Justice fasse en sorte que les victimes aient réparation."

Toujours selon Hilaire Takilal Ndolassem, les conseillers nationaux ont paré au plus pressé afin de permettre que l'élection présidentielle prévue dans un an puisse se tenir dans de bonnes conditions.

La justice d'abord

Une position que ne partage pas la Coordination des actions citoyennes Wakit Tama, fer de lance du mouvement de contestation, dont les principaux dirigeants vivent en dehors du Tchad.

Pour  Max Loalngar, porte-parole de Wakit Tama, c'est d'abord la justice avant l'amnistie.  

L'interview de Max Loalngar (Porte-parole de Wakit-Tama)

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"L'amnistie met fin à toute poursuite, elle annihile même le caractère infractionnel des faits survenus le 20 octobre. Donc, on ne peut pas dire que oui, après les élections, on peut revenir. Non. C'est possible seulement si le régime change ou s'il y a une nouvelle loi qui annule celle-ci. Mais l'on ne voit pas pour quelle raison le même régime qui a pris une loi, prendrait son contraire pour permettre qu'il y ait des poursuites" explique Max Loangar.

Jeudi 23 novembre, à l'issue de l'adoption de la loi d'amnistie, le ministre de la Justice a appelé les Tchadiens forcés à l'exil à rentrer au pays.

Parallèlement, la communauté Sant'Egidio mène des consultations en vue d'un accord politique entre le pouvoir et les acteurs non-signataires de l'accord de Doha au Qatar. Cette médiation concerne notamment le mouvement rebelle du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad, et aussi Wakit Tama.

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