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Au Tchad, un accord de réconciliation redonne espoir

8 juillet 2025

Un accord signé entre les Ngambaye et les Fulbé, dont le contenu n’a pas été révélé à la presse, mais qui, pour certains, est une lueur d’espoir pour les habitants du Logone Occidental.

Des personnes assises ensemble.
Dans un pays marqué par des tensions communautaires récurrentes, le vivre-ensemble selon les autorités, reste un idéal à reconstruire au quotidien. Image d'illustration - Photo/Archives.Image : AFP/Getty Images

Un mois après le violent conflit intercommunautaire ayant opposé les Ngambaye aux Fulbés dans la province du Logone Occidental, un accord de réconciliation a été signé ce week-end entre les deux communautés.

Ce protocole marque une étape importante dans le processus de retour à la paix, après les affrontements de mai dernier qui ont coûté la vie à près d’une centaine de personnes, dont de nombreuses femmes et enfants.

Les tensions apaisées à Mandakaou et Orégomel

L’accord vise à apaiser les tensions dans les localités de Mandakaou (Logone Occidental) et Orégomel (Mayo-Kébbi Ouest), particulièrement touchées par les violences. La signature s’est déroulée en présence des autorités locales, des chefs coutumiers et des représentants des deux communautés.

Le chef de canton de Mandakaou, Barthélémy Mbaiouassem, a salué cette avancée, tout en appelant à une application rigoureuse de l’accord sur le terrain : "Les gens se sont entendus avant de signer l’accord. Ils ont accepté que la paix revienne dans le canton. C’est signé, mais nous attendons de le constater sur le terrain. Ceux qui ont fui vont observer si le calme est effectif. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils reviendront."

Le 14 mai, 42 personnes, "majoritairement des femmes et des enfants", avaient été tuées à Mandakao, dans la région du Logone-Occidental (sud-ouest du Tchad), selon la justice tchadienne, qui accuse Succes Masra d'avoir provoqué ce massacre par l'une de ses déclarations publiques.Image : Issouf Sanogo/AFP

Il a également encouragé les déplacés à regagner leurs foyers, affirmant que la sécurité est désormais assurée : "Les gens quand ils reviennent, ils repartent. Pour le moment, je leur demande de rester, il ne faut pas qu’ils refusent de revenir. La sécurité est assurée."

Un appel à la solidarité nationale

Dans un message adressé à la population le 6 juillet, le général Alain Mbaïomdénande Dionadji, chef de la mission sénatoriale dans la région, a exhorté les autorités tchadiennes et leurs partenaires à mettre en place un plan d’accompagnement pour les victimes.

"J’encourage les autorités administratives, le conseil provincial, les forces de défense et de sécurité du Logone Occidental, le comité de veille qui sera mis en place et les ONG à plus de vigilance et à secourir les populations de cette zone sinistrée", a-t-il déclaré.

Il a également lancé un appel à l’unité et à la cohésion nationale : "Qu’il me soit permis de lancer un vibrant appel à l’ensemble des populations vivant dans la province du Logone Occidental, en particulier, et au Tchad en général, à continuer d’œuvrer ensemble pour faire de notre diversité une richesse et bâtir un Tchad uni dans la paix."

Si la signature de cet accord marque une étape positive, son application concrète sur le terrain reste l’enjeu principal. La communauté internationale et les acteurs locaux appellent à la vigilance pour garantir un retour durable à la paix dans une région encore marquée par le traumatisme des récents affrontements.