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Tchad : l'opposition conteste le Premier ministre Padacké

26 avril 2021

Le Conseil militaire de transition a nommé ce lundi [26.04.21] Albert Pahimi Padacké au poste de Premier ministre. L'opposition dénonce ce choix.

 Albert Pahimi Padacke, Premier ministre de transition nommé par le CNT
Albert Pahimi Padacke, Premier ministre de transition nommé par le CNTImage : Issouf Sanogo/AFP

Le décret signé par Mahamat Idriss Déby, président du Conseil militaire de transition, a pris de court l'opposition et les membres des organisations de la société civile. Le choix porté sur le dernier Premier ministre d'Idriss Déby Itno est donc rejeté par les principaux leaders de l'opposition

"Il n'y avait pas de péril en la demeure pour s'empresser de nommer un Premier ministre. Nous aurions aussi souhaité que ce Premier ministre soit l'objet d'un consensus. Ça ne devrait pas se faire comme ça à la va-vite. Mais là, cela veut dire que la junte passe outre la bonne disposition des acteurs politiques à l'aider à sortir de cette impasse juridique. Elle passe outre et est en train de faire une fuite en avant, mais nous ne sommes pas du tout d'accord", explique Théophile Bongoro.

L'opposant tchadien Theophile Bongoro Image : Blaise Dariustone/DW


 
Albert Pahimi Padacké, nommé Premier ministre de transition, était arrivé deuxième à l'issue de l'élection présidentielle du 11 avril. Il avait été crédité de 10,32% des voix, loin derrière Idriss Déby qui est décédé la semaine dernière. 

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Discuster ou pas avec les rebelles du FACT

Dans une déclaration officielle, la junte refuse toute négociation avec la rébellion du FACT. Une position que ne partagent pas les leaders de l'opposition comme Ngarlejy Yorongar qui invite les militaires à associer tout le monde au processus en cours. C'est ce que pense aussi l'ancien ministre de la Justice Ahmed Mahamat Hassane.

"L'exclusion n'est pas une bonne chose. Il n'est pas du tout de bon aloi d'écarter l'opposition politico-militaire. Il faut enlever à la rébellion l'argumentaire de la violence pour qu’elle nous fasse valoir ses revendications politiques dans un débat ouvert et on aboutira à un nouveau contrat social qui serait la nouvelle Constitution. Alors, on pourra s'engager vers des élections libres, démocratiques et transparentes pour la dévolution pacifique du pouvoir et la stabilité du Tchad", déclare l'ancien ministre d'Idriss Déby. 

Les militaires qui ont pris le pouvoir n'entendent pas discuter avec les rebellesImage : Getty Images

Dialoguer avec la rébellion du FACT est aussi ce que soutient l'opposant Mahamat Ahmed Alhabo du Parti pour les libertés et le développement.

"On ne négocie pas avec ses frères, ses amis, ses parents mais on négocie avec ses adversaires, ses ennemis. C'est ça la règle que l'histoire de l'humanité nous apprend. On finit toujours par s'asseoir autour d'une table pour négocier. Et j'espère bien qu'on y arrivera aussi au Tchad un jour ou l'autre et peut-être que maintenant ce serait la meilleure occasion. Pour moi, la négociation est un impératif."

C'est dans ces conditions que le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby, a reçu ce lundi matin, à N'Djamena, François Lounceny Fall, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, ainsi que le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, Hissein Brahim Taha.

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