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Tchad, Saleh Kebzabo quitte l'Alliance Victoire

15 février 2021

Au Tchad, la division au sein de l’opposition à deux mois de la présidentielle fait des mécontents. L’opposant Saleh Kebzabo s'est retiré de la coalition "Alliance Victoire" pour se présenter à l'élection du 11 avril.

Saleh Kebzabo
Image : Tchindebbé Patalle

Il n'y a même pas une semaine, lors de la primaire de la coalition de l'opposition, Saleh Kebzabo avait reconnu sa défaite face à son challenger Théophile Bongoro. Celui-ci devait ainsi représenter l'Alliance Victoire, formée jusque-là de 15 partis d’opposition. Désormais, ils ne sont plus que 14, puisque, dans un coup d'éclat, la formation de Saleh Kebzabo a décidé de se retirer pour lancer son poulain dans la course. Selon l'opposant historique à Idriss Déby, Theophile Bongoro n’a pas la carrure pour affronter le président sortant en avril prochain.

"En suivant cette idée de candidature unique, nous avons dit qu’on irait jusqu’au bout, mais parce que un faux jeu a été fait, l’ensemble du parti s’est soulevé contre et on a été contraint de nous retirer. Nous n’allons pas désigner un candidat qui n’a pas de structure, qui n’a pas d’expérience,  même pas local, qui n’a pas d’implantation sur l’ensemble du pays. On ne va pas désigner quelqu’un qui va faire de l’apprentissage‘’ explique Saleh Kebzabo.
Faux, rétorque Théophile Bongoro. Pour lui, Saleh Kebzabo, battu à plusieurs reprises par Idriss Deby Itno à la présidentielle n’est pas le candidat de l’opposition le mieux placé aujourd’hui. 
"Il faut que nous taisons nos inutilités pour battre ou faire tomber ce pouvoir, ensuite on va s’asseoir pour voir qui a fait plus, qui peut faire quoi, qui a une valeur intrinsèque. Entretenir l’opposition dans l’opposition, ce n’est vraiment pas bon. On a besoin de quelqu’un de vierge, c’est mon cas, je n’ai jamais exercé une haute fonction publique. Il faut peut être expérimenter parce qu’on a eu des gens férus, rompus qui ont échoué à  4, 5, 6 échéances. Alors, aligner le même cheval qui a échoué hier, est-ce que l’intelligence humaine voudrait ça ? Je ne pense pas. Expérimentons celui qui n’est  pas impétré dans la gestion de la chose publique‘’ explique t-il.

L'opposant Saleh Kebzabo et le président sortant Idriss Déby en 2018.Image : Dariustone Blaise

L'opinion mécontente

L'oppostion n'a pas été en mesure de dégager un candidat unique face au président sortant Idriss Déby (Photo)Image : facebook.com/PresidentIdrissDeby

Dans les rues de N’Djamena, cette guéguerre au sein de l’opposition tchadienne est diversement appréciée  par des militants et partisans de l’opposition. "Moi je pense que c’est une élection sans enjeux. L’opposition est en train de perdre son temps. Le parti au pouvoir est actuellement mieux organisé" pense un habitant de la capitale, pour un autre "si Saleh Kebzabo n’accepte pas une petite défaite au sein de l’opposition, qu’il n’accuse pas le régime MPS de s’accrocher au pouvoir.’’ 
"Je suis contre la politique du MPS mais l’opposition me déçoit. Actuellement la seule solution c’est renverser ce régime par la rue" estime un autre.
A ce jour, au moins 8 candidats de l’opposition ont été déjà investis par leurs formations politiques pour affronter le président Deby à la présidentielle du 11 avril prochain. D’autres candidatures sont attendues au courant de la semaine. Une multiplicité de candidatures au sein de l’opposition tchadienne qui, pour de nombreux observateurs, va plutôt à l’avantage du président sortant. 

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