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Un an après la mort du père, le fils déçoit

Blaise Dariustone
20 avril 2022

Un an après son arrivée au pouvoir, Mahamat Idriss Déby Itno n'est toujours pas parvenu à organiser un dialogue national.

Au lendemain de la mort de son père, Mahamat Idriss Déby Itno prend le pouvoir à la tête d'une junte militaire composée de 15 généraux.
Au lendemain de la mort de son père, Mahamat Idriss Déby Itno prend le pouvoir à la tête d'une junte militaire composée de 15 généraux. Image : Brahim Adji/Tchad Presidential Palace/AFP

Un an après le début de la transition militaire dirigée par Mahamat Idriss Déby Itno, à la suite du décès tragique de son père, les Tchadiens ont le sentiment de faire du surplace.

Outre la main tendue aux opposants politiques et aux rebelles, Mahamat Idriss Déby Itno peine à atteindre l'objectif premier de cette transition qui est d'organiser un dialogue véritablement national, suivi d'élections libres et crédibles devant déboucher sur des institutions démocratique, le tout en 18 mois. 

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Le temps de la transition file 

A six mois pratiquement de la fin du délai de cette transition, le politologue Evariste Ngarlem Toldé dresse un bilan négatif : 

"Le gouvernement ne maîtrise pas cette transition" (Evariste Ngarlem Toldé)

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"Je ne dirais pas que c'est mitigé mais le bilan est pratiquement négatif parce que le dialogue tant attendu et souhaité a été reporté de décembre à février puis de février à mai et maintenant Dieu seul sait si ce dialogue aura lieu. Cela montre que le gouvernement ne maîtrise pas cette transition. Les Tchadiens s'attendaient à ce que le gouvernement mis en place au lendemain de la mort du maréchal reste en place 18 mois puis passe le témoin. Malheureusement, les 18 mois arrivent à grand pas et on ne sait pas ce qu'on pourra attendre".

Inquiétudes pour l'avenir 

Un avis que partage également Sosthène Mbeurnodji, le coordonnateur du Mouvement citoyen pour la préservation des libertés. Il parle même d'un recul : "Depuis le 20 avril 2021 jusqu'à aujourd'hui, on a constaté plutôt un recul durant toute la transition. Ceux qui sont aux manettes se sont contentés de faire des nominations mais il n'y a rien de rassurant et ça nous inquiète un peu. Il faut que le président du Conseil militaire de transition fasse une déclaration solennelle pour dire qu'il ne sera pas candidat ainsi que le Premier ministre et les membres du gouvernement de la transition. Parce qu'on ne peut pas être jugé et partie."

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Peut mieux faire

L'ancien président est mort au front lors de l'offensive des rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad, dans la province du Kanem. Il venait d'être réélu à la tête du Tchad pour un sixième mandat. Image : Idriss Deby Itno/Facebook

De son côté, Jean-Bernard Padaré, le porte-parole de l'ancien parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du salut, fondé par l'ancien président Idriss Déby Itno, la junte militaire a fait de son mieux dans des conditions difficiles : 

"En jetant un regard rétrospectif sur la transition, je ne sais pas si on pouvait faire mieux que ce que le Conseil militaire de transition est en train de faire. Dans la mesure où la mort subite et tragique du maréchal du Tchad nous a surpris, on s'attendait au pire. Mais Dieu aimant le Tchad a fait en sorte que les Tchadiens de manière solidaire ont tu leurs divergences pour travailler ensemble dans un gouvernement de transition, dans un Conseil national de transition pour diriger leur pays. Moi je pense que les 18 mois de transition ce n'est pas une religion mais l'essentiel est que le travail soit bien fait et qu'il y ait la bonne foi comme c'est le cas actuellement."

Mahamat Idriss Déby a annoncé que les travaux du dialogue national inclusif commenceront le 10 mai à N'Djamena. "Un rendez-vous crucial à ne pas manquer" selon le président du Conseil militaire de transition. 

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais