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La population de N'Djamena dans la terreur

Blaise Dariustone
21 avril 2021

L'opposition armée menace de mener une nouvelle offfensive sur la capitale tchadienne, de quoi susciter l'inquiétude et la peur chez les habitants.

L'armée s'est déployée à N'Djamena après l'annonce de la mort du président
L'armée s'est déployée à N'Djamena après l'annonce de la mort du présidentImage : Str/AFP

"Je suis venue au marché pour acheter quelques denrées alimentaires afin de faire un peu de stock à la maison. Parce qu'on ne sait pas de quoi sera fait le lendemain. On nous dit que les rebelles arrivent, qu'ils ne sont pas loin donc vraiment j'ai peur."

À la sortie du marché du Dembé dans la commune du 7ème arrondissement de la ville de N'Djamena, Hélène Madi, âgée d'une trentaine d'années, a le visage crispé et sue à grosse goutte à cause de la température qui dépasse les 40 degrés.

Tout comme elle, Dandé, une jeune femme enceinte rencontrée au quartier Chagoua, se dit inquiète.

"En tant que femme, en tant que maman et qui plus est en état de grossesse, c'est la peur pour ne pas dire la panique", témoigne-t-elle. "On ne sait pas ce qu'il faut faire ou bien où est-ce qu'il faut aller. Voilà des questions que je me pose. Et avec des enfants, tout ça c'est difficile."

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Mouvements de fuite vers le sud

"Je préfère partir me mettre à l'abri avec ma famille"

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A trois kilomètres de là, au quartier Toukra, dans la commune du 9ème arrondissement à la sortie sud de la capitale N'Djamena, on assiste à un mouvement inhabituel. Plusieurs habitants fuient à moto, dans des voitures ou à vélo et ils convergent tous vers le Sud.

Jérôme Marsédé a décidé d'aller installer sa famille à Guelendeng, une ville située à 150 kilomètres environ de la capitale. Mieux vaut partir que de prendre des risques en restant à N'Djamena, dit-il.

"Je reviendrai lorsque tout sera calme. Même si rien ne se passe après mon départ, je ne perds rien. Pour l'instant, je ne vais pas prendre de risque en restant avec ma famille ici."

Ce mercredi (21.04.2021), toutes les écoles et universités sont fermées dans la capitale. Et de nombreux travailleurs ne se sont pas rendus au travail. Cela fait déjà deux jours que le Tchad fonctionne sans président de la République, ni de gouvernement.

Même si le Conseil militaire de transition (CMT) instauré après la mort du président Déby a publié sur le site de la présidence une Charte de la Transition, dans laquelle il est écrit que le général Mahamat Idriss Déby "occupe les fonctions de Président de la République" du Tchad.

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais