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Tchad : Goukouni Weddeye écarté du pré-dialogue

Blaise Dariustone
10 mars 2022

A quelques jours de la rencontre à Doha, l'ancien président Goukouni Weddeye a été démis de ses fonctions à la tête du comité chargé de son organisation.

Rencontre à Doha entre les autorités tchadiennes et le chef rebelle Timane Erdimi.
Rencontre à Doha entre les autorités tchadiennes et le chef rebelle Timane Erdimi. Image : Tchadantropus-Tribune

Le remplacement de Goukouni Weddeye à la tête du comité chargé des négociations avec les politico-militaires intervient à quelques jours des pourparlers de Doha au Qatar entre autorités tchadiennes de transition et groupes rebelles. Un changement qui a surpris de nombreux Tchadiens.  Certains affirment que Goukouni Weddeye aurait lui-même décidé de se mettre en retrait. Pour d'autres, l'homme aurait démissionné, parce qu'il n'épouserait pas la ligne de conduite dictée par le gouvernement sur l'attitude à adopter face aux politico-militaires.

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"Un mauvais signe"

Même si Goukouni Weddeye dit lui-même quitter son poste avec le sentiment d'avoir accompli sa mission, Sosthène Mbernodji, le Coordonnateur du Mouvement citoyen pour la préservation des libertés (MCPL), désapprouve son remplacement par le ministre tchadien des affaires étrangères, Cherif Mahamat Zène.

‘'Goukouni est un ancien président qui a toute la considération. Il avait fait la rébellion avant de brûler publiquement les armes en 1993. Son aura peut faire fléchir les autres. Et voilà qu'on vient de le faire partir, ce sont des mauvais signes. Le ministre des Affaires étrangères ne peut qu'obéir à la lettre et à l'esprit du gouvernement qui est combattu par ces même politico-militaires. Ce dialogue censé réconcilier les Tchadiens au stade actuel va droit dans le mur'', réagit Sosthène Mbernodji.

Ecoutez les précisions de Dariustone Blaise

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"Pas un vrai dialogue"

Abakar Assileck Halata, exilé politique en France, par ailleurs président du parti Marche des patriotes pour la République, dénonce pour sa part la mauvaise foi des autorités tchadiennes.

"La création de ce nouveau comité prouve que les choses ont été mal posées au tout début. Lorsqu'une équation est mal posée on ne peut avoir de solution. Nous sommes en train de reconduire les mauvaises habitudes des 30 ans de pouvoir d'Idriss Deby Itno. La composition de ce comité technique spécial prouve que ce dialogue n'est pas un vrai dialogue. C'est une ruse. Personne ne veut s'asseoir en face des politico-militaires'', explique t-il.

Pour de nombreux observateurs, la mise en place de ce nouveau comité sonne tout simplement comme un échec des autorités de transition à faire asseoir les politico-militaires à la table de négociations.

Certains Tchadiens se demandent si le pré-dialogue de Doha annoncé pour ce 13 mars aura vraiment lieu.