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La police et l'armée tirent sur les manifestants au Tchad

Blaise Dariustone
20 octobre 2022

L'opposition manifestait pour protester contre le maintien au pouvoir du président Mahamat Idriss Déby. Ces manifestations ont été réprimées dans le sang.

Une voiture retournée, en feu, dans une rue de N'Djamena, le 20 octobre 2022
Les manifestations contre la transition au Tchad ont dégénéré. La répression a été brutale.Image : Le Visionnaire/REUTERS

Le point à 17h TU sur la situation au Tchad, où les manifestations de l'opposition ont dégénéré à N'Djamena et dans d'autres villes du pays. 
Déjà plusieurs dizaines de morts et plusieurs blessés ont été recensés.

Explications de Blaise Dariustone, notre correspondant sur place :

C'était une véritable guerilla urbaine, ce matin, dans les rues de N'Djamena. Les manifestants, pour la plupart des jeunes, ont brûlé des pneus et barricadé des rues tout en chantant l'hymne national et en scandant des slogans hostiles au président de la transition, Mahamat Idriss Déby, dont ils réclament la démission. 

Face à eux, les forces de l'ordre ont usé de gaz lacrymogènes et de balles réelles pour venir à bout de ces manifestantsq ui sont eux aussi armés pour certains de cailloux, de lance-pierres ou de machettes.

Image : Hyacinthe Ndolenodji/REUTERS

Au moins 30 morts sont signalés à N'Djamena, la capitale, mais aussi dans des villes de province comme Moundou, Doba, Sarh, Koumra dans le sud ou Abéché, dans le nord du Tchad. Parmi les victimes se trouvent aussi quelques éléments des forces de l'ordre et de nombreux blessés ont été admis dans les hôpitaux. Le bilan des victimes varie selon les sources. Parmi les victimes se trouve un confrère d'une radio privée de N'Djamena.

Les manifestants ont saccagé le siège du parti RNDT-Le Réveil de l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké, ainsi que le siège du parti UNDR de l'actuel chef du gouvernement, Saleh Kebzabo, qu'ils accusent d'avoir trahi l'opposition. L'UNDR qualifie cet acte de "complot" contre leur leader.

Ce soir, des balles crépitaient encore dans la capitale.

La police patrouillant à Moundou, ville du sud du Tchad, le 20 octobre 2022Image : Hyacinthe Ndolenodji/REUTERS

Et les autorités? Se sont-elles exprimées après ces violences et leur bilan ?

Les lignes de téléphone sont perturbées, il est difficile de joindre la police ou le porte-parole du gouvernement. Je n'ai pas réussi à le joindre.

Le Premier ministre a pris la parole pour annoncer l'instauration d'un couvre-feu à N'Djamena et quelques villes du sud, de 18h à 6h demain matin.

Internet est aussi perturbé dans plusieurs quartiers hostiles à la transition ou des quartiers où des manifestations se sont déroulées ce jeudi.

Ces manifestations étaient interdites. Que disent les organisateurs?

Les organisateurs disent que la transition a pris fin ce 20 octobre. Ils ne reconnaissent pas le dialogue national inclusif. Ils pensent que ceux qui sont au pouvoir sont illégitimes et que par conséquent, ils ne vont pas obéir à leurs ordres.

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais