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Calme précaire au Tchad après des tirs mercredi à N'Djamena

Blaise Dariustone | La rédaction francophone | Avec agences
29 février 2024

Le calme semble revenu ce jeudi matin après les tirs et l'assaut hier lancé contre le Parti socialiste sans frontières (PSF). Ni le gouvernement ni le parti ne confirment la mort de Yaya Dillo.

Une rue de N'Djamena, avec des voitures, des affiches et des motos qui circulent
Le calme semble revenu dans la capitale N'Djamena jeudi matin, mais la situation est toujours confuseImage : Denis Sassou Gueipeur/AFP/Getty Images

C'est un calme précaire qui règne ce jeudi matin (29.02.) à N'Djamena, au Tchad, après une journée de mercredi mouvementée. Mercredi soir, après des tirs près du siège du Parti socialiste sans frontières (PSF) qui était assiégé par l'armée au cours de la journée.Véhicules et passants étaient fouillés dans la capitale.

" Ce matin, c'est la confusion totale au sujet de l'issue de l'assaut lancé par l'armée hier soir au siège du Parti socialiste sans frontière de l'opposant Yaya Dillo", raconte Blaise Dariustone, correspondant de la DW à N'Djamena.  Des rumeurs faisaient état mercredi de la mort de l'opposant. "Il n'y a aucun bilan jusque-là, ni du côté du gouvernement, ni du côté de ce parti ", insiste notre journaliste ce matin. 

Ces événements ont eu lieu mercredi, après une attaque contre les locaux de l'Agence nationale de sécurité de l'Etat (ANSE) dans la nuit de mardi à mercredi et l'arrestation d'un membre du PSF, accusé par le gouvernement de "tentative d'assassinat contre le président de la Cour suprême", selon un communiqué du gouvernement lu au journal de la télévision nationale mercredi soir.

Le gouvernement parle d'"une attaque délibérée (...) menée par les éléments du PSF et à leur tête le président de ce mouvement Yaya Dillo". Des propos démentis par l'opposant, qui affirme à l'Agence France Presse que tout cela est "une mise en scène", pour "l'éliminer physiquement" afin qu'il ne puisse pas se présenter à l'élection présidentielle. Le premier tour doit avoir lieu le 6 mai, le calendrier électoral a été annoncé mardi 27 février. 

Internet et le téléphone toujours coupés

Mercredi, les réseaux internet et téléphone étaient très perturbés sur place. "Ce mercredi Internet reste toujours coupé à N'Djaména, dans presque toute la ville", raconte Blaise Dariustone. "Les usagers ou les utilisateurs ne peuvent pas se connecter, ce qui fait que la circulation de l'information demeure très difficile". Une situation qui favorise la circulation de rumeurs de toutes sortes. 

Yaya Dillo était candidat à la présidentielle de 2021 contre son oncle, Idriss Déby ItnoImage : Issouf Sanogo/AFP/Getty Images

Après les communications vagues faites par communiqué à la télévision jeudi soir, le gouvernement tchadien ne s'est plus exprimé. "Les Ndjaménois attendent aujourd'hui une communication qui pourrait rassurer les Tchadiens sur le fait que le calme serait revenu", raconte Blaise Dariustone. Beaucoup craignent que la crise politique dure sur place lorsque le bilan de la journée de mercredi sera connu. 

Alors que la date de la présidentielle se rapproche, les forces d'opposition craignent la perpétuation d'une "dynastie Déby". Le Mouvement patriotique du salut, parti majoritaire fondé par le père de Mahamat Idriss Déby Itno au pouvoir, a déjà investi le général comme candidat à la présidentiel. Récemment Saleh Déby, plus jeune frère du défunt président avait rejoint le parti de l'opposant de Yaya Dillo, accentuant les tensions politiques. 

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais
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