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Au Tchad, des volontaires volent au secours des enfants

Blaise Dariustone
22 décembre 2022

Les volontaires, assez jeunes pour la plupart, ont créé une école pour accueillir les enfants qui ont quitté leurs domiciles avec leurs parents à la suite des inondations.

Tschad Überschwemmung
Les inondations dans le sud et le centre, provoquées par de fortes pluies, ont touché "636 localités dans 18 des 23 provinces du pays" et affecté "plus d'un million de personnes.Image : DW/B. Dariustone

Plusieurs centaines d’élèves ne vont plus à l’école depuis qu’ils ont été chassés de chez eux par les inondations qu’a récemment connues le pays.   

Certains de ces enfants ont pu être de nouveau scolarisés grâce à une initiative soutenue par une campagne de collecte de fonds en ligne qui a permis de réunir environ 2.000 euros, explique Merci Allasra, le responsable de l’Agence tchadienne pour l’éducation et le développement intégré, une ONG tchadienne.

Des inondations hors norme ont touché le Niger, le Tchad et des pays voisins et ont déplacé plus de 1,4 million de personnes, ravagé des centaines de milliers d'hectares de récolte.Image : DW/B. Dariustone

"On a vu qu’il y avait des enfants qui erraient partout et comme l’un de notre objectif c'est l'éducation, on s’est dit qu’on pouvait faire quelque chose pour ces enfants. Et très rapidement, on a essayé d'être sur une plate-forme pour collecter un peu d'argent. C'est cet argent qui nous a permis de démarrer avec les enfants. En une semaine, on s'est retrouvé avec plus de 1.400 enfants. Ce qui nous a obligé à doubler par exemple la classe de CP 1 (Cours préparatoire première année, ndlr). Mais là, c'est toujours un peu difficile parce que quand vous faites le ratio 1.400 élèves pour sept classes, ce n'est pas bon. Il y a trop d'élèves par classe. Un des grands soucis en ce moment, c'est de pouvoir éclater les classes trop remplies afin que les enfants puissent être mieux suivis, a expliqué Merci Allasra.

La prise en charge des enseignants

Outre le manque de moyens pour construire d'autres salles de classe, les initiateurs de l'école peinent à prendre en charge les enseignants volontaires engagés pour dispenser les cours.  

"Nous pensons que cette situation va perdurer durant quelques mois parce qu'il y a beaucoup de ménages qui ont perdu leur habitation. Dans certains endroits, l'eau ne s'est pas retirée et donc certaines familles ne sont pas prêtes à repartir chez eux avant deux mois au moins. C'est dire que nous allons continuer encore jusqu'à février, début mars, voire plus. Mais là, nous avons pratiquement épuisé ce que nous avons pu collecter et nous lançons un appel au gouvernement, à l'Unicef, aux institutions bancaires, aux entreprises et certaines organisations afin de nous appuyer", a formulé Taroum Baudouin, chargé d’éducation au sein de l’ONG tchadienne qui pilote le projet.

Malgré ces difficultés, le jeune Serge, élève en classe de CM2, est toutefois content d’être dans cette école.

"Je remercie ces volontaires d’avoir créé cette école. Parce que lorsque l'eau nous a chassés, on ne savait pas qu'on allait la fréquenter. Mais grâce à Dieu, ils nous ont ouvert cette école. Je leur dis merci", se réjouit Serge.  

Nous avons tenté d’avoir l’avis des autorités de l’Education nationale ou encore de celles chargées de la politique de l’enfance au Tchad à ce sujet, mais sans succès. 

La situation de ces élèves sinistrés de Koundoul est à l’image des enfants de plusieurs quartiers du neuvième arrondissement de N’Djamena, victimes eux aussi d‘importantes inondations cette année et qui ne peuvent pas aller à l’école.