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Wakit-Tama se divise face à une offre du pouvoir militaire

Blaise Dariustone
14 septembre 2021

Mahamat Nour Ahmat Ibedou, un membre influent du mouvement Wakit-Tama accepte de participer au prochain dialogue national. Le sujet ne fait pas l'unanimité.

Mahamat Nour Ahmat Ibedou ici en bleu, lors d'une manifestation de Wakit-Tama (Archives - N'Djamena, 07.08.2021)
Wakit-Tama regroupe plusieurs organisations de la société civile tchadienne et des formations politiquesImage : Blaise Dariustone/DW

La Coordination des actions citoyennes Wakit-Tama enregistre une nouvelle défection après la Ligue tchadienne des droits de l'homme et le Syndicat des enseignants du Tchad. Le défenseur des droits humains, Mahamat Nour Ahmat Ibedou, a en effet décidé de participer au prochain dialogue national.

Une décision prise par son organisation, la Convention tchadienne de défense des droits de l'homme et que certains de ses camarades de Wakit-Tama considèrent comme une trahison.

La coalition Wakit-Tama fragilisée ?

Mahamat Nour Ahmat Ibedou : "c’est le moment d’entrer dans le système"

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Cette nouvelle défection met en question l'avenir de la lutte de Wakit-Tama.

En effet, tout serait parti d'une proposition des autorités de transition militaire d'accorder dix places à la plateforme, sur les 70 que compte le comité chargé de la préparation du dialogue national inclusif.

Cette proposition est rejetée par les membres les plus radicaux de Wakit-Tama qui continuent d'exiger des autorités de transition militaire un certain nombre de choses, notamment la révision de la charte de transition mais aussi une conférence nationale souveraine.

>>> Lire aussi : Au Tchad, un retour de présumés ex-rebelles qui ne convainc pas

Mais pour Mahamat Nour Ahamat Ibedou, dix places pour Wakit-Tama c'est raisonnable.

Intégrer le système pour mieux le faire changer

‘'Nous avons lutté trop longtemps en dehors du système et souvent nous n'avons pas obtenu ce que nous voulions", pense Mahamat Nour Ahamat Ibedou. "Et chaque fois que nous refusons d'entrer dans un système ou un courant quelconque, ce sont les autres qui décident à notre place et ils posent des actes qui s'imposent à nous. On nous a donné dix places, le chiffre de dix pour nous à la Convention tchadienne de défense des droits de l'homme est raisonnable. C'est le moment d'entrer au moins dans le système pour voir si nous ne pouvons pas infléchir le cours des événements. Si nous sommes dedans il y a au moins un pourcentage de chance pour que nous puissions influer sur les débats'', espère encore ce défenseur des droits de l'homme.

>>> Lire aussi : Le dialogue national menacé au Tchad

Cependant, l'avocat maître Max Loalngar, le principal porte-parole de Wakit-Tama, ne considère pas que le départ de Mahamat Nour Ahmat Ibedou va fragiliser cette organisation d'opposition.

‘'Rien ne peut entamer la détermination de Wakit-Tama. Ni les achats de conscience, ni la démobilisation de certains de nos membres, ni même le clientélisme et autres pratiques qui ont cours dans ce pays pourraient arrêter la marche pacifique d'un peuple debout vers son destin. Ça n'a aucune incidence sur le fonctionnement de Wakit-Tama. Une personne s'en va, une autre la remplace. Il n'y a aucune inquiétude'', tente de rassurer Max Loalngar.

Mais pour certains observateurs, plusieurs facteurs fragilisent Wakit-Tama : le manque de stratégie et les querelles d'égo rendrait cette organisation trop fragile face à une junte militaire adoubée par la France et soutenue par l'Union africaine.

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais
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