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Tensions entre Bruxelles et Moscou

Philippe Pognan21 mars 2014

Suite à l'annexion de la Crimée par la Russie, les dirigeants européens se sont accordés à préparer des sanctions économiques et commerciales contre Moscou, au cas où la crise s'aggraverait.

Les chefs de gouvernement européens ont longuement discuté de l'Ukraine et de la Russie
Les chefs de gouvernement européens ont longuement discuté de l'Ukraine et de la RussieImage : Reuters

A Bruxelles, la chancelière allemande Angela Merkel ne s'est pas montrée vraiment persuadée que l'Union européenne puisse sensiblement influencer le cours de la politique russe vis-à-vis de l‘Ukraine en général, et de la Crimée en particulier. Lors d'une conférence de presse à l'issue de plusieurs heures de discussion dans la nuit de jeudi à vendredi, Angela Merkel a toutefois déclaré :

« Nous avons encore une fois clairement affirmé que nous sommes naturellement disposés à entamer la phase 3 [des sanctions], à savoir des sanctions économiques, en cas d'une escalade de la situation en Ukraine ! »

La chancelière allemande Angela Merkel est sceptique sur l'efficacité des sanctionsImage : Reuters

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, jusqu'ici critique vis à vis de sanctions économiques, a lui aussi plaidé pour des sanctions, au cas où la Russie menacerait aussi la partie orientale de l'Ukraine :

« Je peux vous assurer que si la situation se détériore et que le conflit gagne d'autres régions d'Ukraine, mes collègues et moi-même sommes bien décidés à agir! »

Le Premier ministre britannique David Cameron a appelé ses collègues européens à maintenir la pression sur la Russie :

« Ce que la Russie a fait est inaceptable. Les Etats de l'Union européenne doivent parler d'une voix claire et unanime. C'est à dire davantage de gels d'avoir bancaires et de refus de visa, davantage d'actions par rapport à ce qui se passe en Crimée. »

Le Président du Conseil européen a annoncé que la liste des 21 personnalités russes et ukrainiennes frappées d'interdiction d'entrée sur le territoire de l'UE, et dont les avoirs bancaires sont gelés, a été élargie de 12 noms. Hermann van Rompuy a aussi chargé la Commission européenne d'examiner différentes sanctions économiques possibles.

Herman van Rompuy a chargé la Commission d'examiner différentes sanctions économiques possibles contre MoscouImage : Reuters

Les avis divergent au sein des 28

Certains responsables européens ne sont pas favorables à un renforcement des sanctions, comme les Chypriotes, par exemple, dont le système bancaire dépend fortement des Russes. Mais pour d'autres, notamment les représentants des Etats baltes, ex-républiques soviétiques avec des frontières directes avec la Russie, les décisions prises ne vont pas assez loin. C'est l'avis de la présidente de la Lituanie, Dalia Grybauskaite :

« La prochaine étape de sanctions devrait être un embargo sur les armes parce que la Russie continue de nous menacer sur le plan militaire, aussi par la propagande et une guerre de l'information ! »

Un embargo sur les armes ferait partie de la phase 3 des sanctions européennes et a aussi été évoqué vendredi à Bruxelles. La présidente lituaniene a souligné qu'il serait difficile d'expliquer à l'opinion publique que l'on puisse vendre des armes à la Russie alors que celle-ci envoie des troupes en Ukraine.

Dalia Grybauskaite, la présidente lituanienne, estime que Bruxelles ne va pas assez loinImage : picture-alliance/dpa

Alors que les dirigeants européens ont signé avec l'Ukraine le volet politique de l'accord d'association avec l'Union européenne, Moscou a officialisé le rattachement de la presqu'île russophone de Crimée, ratifié à l'unanimité par le parlement bicaméral russe. Quoi qu'il en soit, la chancelière allemande a déclaré vouloir maintenir le contact avec le président russe Vladimir Poutine, même si l'Union européenne a annulé tous les sommets prévus avec la Russie.