Tensions OTAN/Russie
27 avril 2007Les tensions croissantes entre la Russie et l’OTAN étaient palpables dans tous les dossiers abordés à Oslo. Au sujet du Kosovo, par exemple, en cas de référendum sur l’indépendance, Moscou menace de se servir de droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies. Les états membres de l’OTAN au contraire soutiennent massivement le plan proposé par l’émissaire onusien, en faveur d’un détachement progressif de la Serbie. Jaap de Hoop Scheffer, secrétaire-général de l’OTAN, résume ainsi les différentes options :
« Soit on opte pour un processus contrôlé, avec une résolution claire du Conseil de sécurité qui en jette les bases juridiques et un plan politique qui règle la question du statut de la province. Soit – et c’est la mauvaise alternative - on choisit un processus incontrôlé, avec les risques imprévisibles que cela pourrait entraîner. Les alliés de l’OTAN préfèrent largement le premier cas de figure. »
Autre pomme de discorde : l’Ukraine. Le président Iouchtchenko, pro-occidental, espère que son pays devienne membre de l’Alliance, tandis que son premier ministre pro-russe y est opposé. Mais la principale source de préoccupation, du côté de l’OTAN, c’est l’évocation, par Moscou, d’un possible moratoire sur le traité des Forces conventionnelles en Europe. La Russie envisage de sortir de ce traité de désarmement, pour répondre au projet de bouclier antimissile américain en Europe de l’est. Un pas qui pourrait avoir des répercussions sur l’équilibre stratégique du continent, de l’avis de Frank-Walter Steinmeier, le chef de la diplomatie allemande.
« Ne devons-nous pas aller plus loin et réfléchir à un monde en mutation, multipolaire, comme disent les ministres des Affaires étrangères ? Chercher une nouvelle architecture politique, de nouvelles possibilités d’assurer un désarmement, inéluctable à mes yeux ? »
Le ministre allemand a également appelé à « éviter l’escalade », afin de ne pas retomber dans une logique qui rappelle un peu trop celle de la Guerre froide .