Theresa May fait ce qui lui plaît!
19 avril 2017"May fait ce qui lui plaît" titre la taz avec une photo de la Première ministre quelque peu ébouriffée. D'après le commentateur Dominic Johnson, on ne peut pas blâmer les Britanniques d'avoir réagi à l'annonce de Theresa May avec effroi. Après le referendum sur l'Ecosse de 2014, les élections législatives de 2015 et le referendum sur le Brexit de 2016, le calme aurait été le bienvenu. Et le fait que la chef du gouvernement entraîne le pays dans de nouvelles élections pour atteindre plus de stabilité selon elle, voilà qui défie toute logique. Toutefois, ce scrutin représente une occasion pour les opposants au Brexit de donner une leçon à Theresa May et d'élire une majorité davantage pro-européenne.
Dans les milieux économiques, on salue aussi cette annonce, mais pour d'autres raisons
Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, "beaucoup d'investisseurs parient sur le fait que, lors de ces élections, les "torys", les conservateurs de Theresa May vont obtenir une majorité bien plus confortable que celle qu'ils ont actuellement. Ce qui, d'après eux, garantirait une stabilité politique et serait positif pour la sortie de l'Union européenne. Les investisseurs partent donc du principe que le Brexit sera plus mou et que les conséquences sur l'économie seront moins nuisibles qu'ils ne l'avaient craint".
Pour le Handelsblatt, Theresa May a jusqu'à présent envoyé des signaux contradictoires concernant le Brexit. Dans les mois qui ont suivi son installation à Downing Street, elle prônait une rupture ferme avec l'Union européenne, alors que ces derniers temps, elle semble ouverte aux compromis. La campagne électorale des prochaines semaines devrait permettre d'y voir plus clair dans ses intentions.
En revanche, pour la Frankfurter Rundschau, il s'agit là d'un parjure cynique.
Pour justifier sa décision, Theresa May invoque la stabilité et l'intérêt national. La chef du gouvernement britannique affirme que, depuis le vote sur le Brexit, le Parlement est divisé. Un désaccord qui, selon elle, ne peut qu'entraver les négociations sur la sortie de l'Union Européenne. Tous ces arguments sont faux et archi-faux, accuse le commentateur Sebastian Borger. La direction du pays n'est pas en danger. Malgré des décisions catastrophiques, Theresa May a fait voter la loi de sortie sans contestation. Si la chef de file des conservateurs a convoqué des élections anticipées, affirme le quotidien de Francfort, c'est pour une seule et unique raison : dans les sondages, son parti devance de plus de 20 % un parti d'opposition divisé, le Labour. Si elle réussit à sauvegarder la moitié de son avance, Theresa May pourra gouverner comme elle l'entend. Le prétexte de l'intérêt national est donc un mensonge, conclut le journal.