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La guerre dans le Tigré s'élargit à d'autres forces

Georges Ibrahim Tounkara
22 juillet 2021

Les forces spéciales et les milices de plusieurs régions d'Ethiopie se mobilisent pour soutenir les opérations militaires du gouvernement fédéral.

Combattant du TPLF le mai 2021, à l'entrée de la ville de Hawzen dans le Tigré
Combattant du TPLF le mai 2021, à l'entrée de la ville de Hawzen dans le TigréImage : Ben Curtis/AP/picture alliance

Les forces régulières d'Amhara - une grande région contiguë au sud du Tigré - combattraient aux côtés des troupes fédérales depuis que le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a lancé l'offensive militaire dans le Tigré en novembre dernier.

Trois autres régions auraient également déployé des forces à la frontière avec le Tigré pour soutenir le gouvernement et ses alliés. Il s'agit de l'Oromia, du Sidama et de la Région des Nations, nationalités et peuples du Sud.

Des hommes du TPLF le 7 mai 2021 dans la ville de Hawzen dans le TigréImage : Ben Curtis/AP/picture alliance

Le système éthiopien

L'Ethiopie a un système fédéral, avec dix Etats régionaux qui sont largement basés sur l'ethnie. Chacun de ces Etats régionaux dispose de ses propres forces spéciales, ainsi que de milices locales.

Reste maintenant à savoir, quel sera l'atout militaire, ce qu'apporteront ces combattants régionaux. Pour  Kjetil Tronvoll, professeur d'études sur la paix et les conflits à l'université de Bjorknes, en Norvège, "Les milices régionales sont essentiellement composées d’agriculteurs et de citadins, ayant reçu une kalachnikov et peut-être une formation très rudimentaire. On fait appel à eux maintenant parce que le gouvernement fédéral a besoin du plus grand nombre de personnes sur le terrain car la guerre a jusqu'à présent, décimé les forces fédérales. Et c'est là la tragédie : ces milices peuvent être perçues comme de la chair à canon. Et nous pouvons nous attendre à un taux de pertes très élevé" esxplique t-il.

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Le Premier ministre, Abiy Ahmed, a demandé un soutien militaire régional après que le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), a repris le contrôle de la capitale régionale, Mekele.

Des soldats éthiopiens faits prisonniers le 2 juillet dans le TigréImage : Yasuyoshi Chiba/AFP/Getty Images

Tous unis contre le TPLF

Melisew Dejene, universitaire éthiopien, dit ne pas être surpris de voir différentes forces de différentes régions s'unir pour défendre l'intérêt national. Pour lui, 
"Le TPLF est devenu une menace pour la nation, suite à la loi et au décret adoptés par la Chambre des représentants, qui qualifient le groupe tigréen de terroriste. "  Il pense donc "qu'il n'est pas surprenant de voir différentes forces de différentes régions se rassembler afin de défendre l'intérêt national. Les gens se rassemblent sous un seul drapeau, celui de la défense de leur nation, l'Ethiopie." 

La situation humanitaire dans le Tigré s'est beaucoup dégradée ces derniers moisImage : BAZ RATNER/REUTERS

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Un pays, une mozaïque d'ethnies

L’Ethiopie avec une population de plus de 110 millions d'habitants, compte plus de 80 groupes ethniques distincts. L'armée fédérale compte quelque 140.000 soldats.
Les troupes de l'Erythrée, voisine de l'Ethiopie, sont également présentes dans le conflit pour soutenir le gouvernement d'Abiy Ahmed.

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Le dirigeant érythréen, Isaias Afwerki, est un ennemi juré du TPLF, qui dirigeait l'Ethiopie lorsque les deux pays se livraient une guerre frontalière.

Il y a quelques jours, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, avait demandé le retrait rapide des troupes érythréennes du Tigré et aussi l'arrêt immédiat de toutes les violations des droits de l'homme dans le Tigré.

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle