Togo : l'arrestation d'une ancienne ministre sème le trouble
18 septembre 2025
Conduite dans un premier temps à la Direction centrale de la police judiciaire, Marguerite Gnakadé, ancienne ministre des Armées du Togo et belle-soeur de Faure Gnassingbé, n'a plus reparu publiquement depuis.
Ni communiqué officiel, ni précision de la justice. Le silence des autorités entretient les spéculations.
Dans les milieux politiques, les réactions se multiplient. Kafui Adjamagbo Johnson, de la coalition d'opposition DMP, Dynamique pour la majorité du peuple, se dit bouleversée par cette arrestation, dénonçant une atteinte à la liberté et appelant à la libération immédiate de l'ancienne ministre.
"Une arrestation illégale"
Le front "Touche pas à ma Constitution" a aussi réagi avec indignation.
"L'arrestation de Mme Gnakadé suscite pour nous une grande indignation, parce que cette arrestation est la conséquence des critiques virulentes qu'elle porte contre le régime depuis ces derniers mois. En plus, cette arrestation est complètement illégale parce qu'elle a été faite sans mandat. Mais nous ne sommes pas surpris en réalité, parce que depuis ces dernières semaines, nous assistons à une vague d'arrestations des jeunes, des arrestations préventives", a déclaré Nathaniel Olympio, porte-parole de ce mouvement, au micro de la DW.
"En fait, le régime est tellement acculé en ce moment, avec la désapprobation, avec l'engagement des jeunes qui contestent la gouvernance, que la seule solution que le pouvoir en place apporte aujourd'hui, c'est la répression."
Une personnalité critique du président
L'ancienne ministre des Armées avait publié, ces derniers mois, plusieurs tribunes dans lesquelles elle dénonçait la gestion du chef de l'État togolais, Faure Gnassingbé, qui est au pouvoir depuis 2005.
"Elle a été interpellée pour des faits graves, dont sa dernière sortie à visage découvert incitant les militaires à la rébellion et à prendre leurs responsabilités", a déclaré à l'AFP une source policière.
Selon nos informations, Marguerite Gnakadé est soupçonnée d'incitations à la désobéissance au sein de l'armée. Des accusations lourdes, qualifiées de menaces pour la stabilité militaire.