Ce rendez-vous s’inscrit dans une réponse essentielle aux coûts prohibitifs qui pèsent sur la mobilité en Afrique de l’Ouest. En effet, comme le souligne Emmanuel Elolo Agbenowossi, la cherté des billets freine souvent les échanges entre les nations. Il voyage régulièrement en Afrique de l’Ouest dans le cadre de son travail.

"En tant que grand voyageur, c’est avec beaucoup de peine, évidemment. Le coût du billet est très cher. Le ciel africain, aujourd’hui, est contrôlé par à peine une demi-douzaine de compagnies. Donc ces compagnies font le monopole. Elles se partagent le marché entre elles et l’utilisateur final est la victime. La plupart des pays africains, aujourd’hui, subissent cette pression économique qui vient de plusieurs facteurs géopolitiques. Ces pays, généralement, ont pour habitude d’augmenter le prix des taxes. Et donc, quand vous prenez un billet d’avion, par exemple, qui coûte deux cent mille, vous avez des taxes qui vont au-delà du double de ce prix. Parce que cela permet aux pays, très rapidement, de faire entrer des devises étrangères. Non seulement le billet est cher à la base, mais les gouvernements, pour faire rentrer des devises dans les pays, font en sorte que ces billets soient surtaxés."

Libération du ciel africain

En plus d’une fiscalité excessive, s’ajoutent des taxes aéroportuaires importantes, une fragmentation du marché et une application incomplète des accords sur la libéralisation du ciel africain. Pour Mamadou Sako, co-président de la commission mixte Infrastructures de la Cédéao, l’institution sous-régionale organise cette réunion à Lomé. "En vue d’obtenir des compagnies aériennes de la sous-région une réduction des billets d’avion, afin de favoriser une coopération accrue entre les pays de la Cédéao."

Douka Sédiko, commissaire chargé des Infrastructures, de l’Énergie et de la Numérisation de la Cédéao, ajoute : "Tout ceci dans le but de rendre notre région performante en matière de transport aérien, avec six à quatre cents millions d’habitants. Une étude récente, réalisée en 2024 - c’est très récent - par des organismes de renom, a montré une faible croissance du transport aérien en Afrique de l’Ouest : moins de dix pour cent."

Des recommandations concrètes seront prises à Lomé, destinées à réduire le coût des billets, à favoriser la libéralisation du ciel africain et à renforcer l’intégration économique.