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L'adoption d'une nouvelle constitution divise au Togo

Noël Tadégnon
22 avril 2024

Après l'adoption de la nouvelle constitution, les regards sont tournés vers le chef de l’État Faure Gnassingbé qui a quinze jours pour la promulguer. Au grand dam de l'opposition.

Faure Gnassingbé assis dans sur un canapé luxueux, avec un drapeau togolais derrière lui (archive de 2021)
Faure Gnassingbé dirige le Togo depuis 2005Image : Ute Grabowsky/photothek/IMAGO

Au Togo, l'adoption de la nouvelle constitution vendredi soir à l'unanimité par les députés continue de diviser la classe politique. Le bras de fer entre l'opposition et la majorité présidentielle a démarré le 25 mars avec la validation en première lecture de la nouvelle Constitution. Face au tollé suscité par l'adoption de ce texte, le chef de l'Etat Faure Gnassingbé a ordonné le vendredi 31 mars, une seconde lecture à l'Assemblée nationale. Ce qui fut fait le vendredi 19 avril.

Pouvoir à vie

À l'approche des élections législatives et régionales  du 29, l'opposition togolaise craint que la nouvelle constitution qui fait entrer le pays dans la Vème République, ne laisse la voie libre à la prolongation du président Faure Gnassingbé à la tête du pays.

Samedi, au cours d'une conférence de presse samedi à Lomé,  une frange de cette opposition a appelé à "la mobilisation générale du peuple togolais" contre le régime de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 à la suite de son père resté près de 38 ans aux manettes du pays.

Jean-Pierre Fabre a été plusieurs fois candidat à la présidentielle du TogoImage : DW/K. Gänsler

"Il s’agit d’un coup d’Etat constitutionnel contre lequel, tout le peuple togolais s’élève. Nous restons combatifs et nous disons que cela ne se passera pas ainsi" a réagi Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) et membre de  de la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, opposition).

Nathaniel Olympio, leader du Parti des Togolais ne cache pas non plus sa colère. Il estime que "les gens se sont inscrits avec la constitution de 1992. Chemin faisant, pendant la campagne, on change la Constitution, le vote devra se faire sous une autre constitution. C’est du jamais vu. Deux constitutions qui régissent une même élection, c'est une forfaiture, c’est un coup d’État", regrette Nathaniel Olympio qui est aussi coordinateur de la coalition "Touche pas à ma constitution", une coalition opposée au changement de constitution votée le 25 mars par l’Assemblée nationale 

Satisfecit de la majorité présidentielle

Le Togo passe ainsi d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire, et de la  IVe  à la Vème République. 

Le pouvoir sera concentré entre les mains du "Président du Conseil des ministres", une nouvelle fonction.

Togo - MP3-Stereo

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Selon Kouméalo Anaté, députée du parti majoritaire à l'Assemblée, l’Union pour la République (UNIR), "la majorité des Togolais adhèrent à ce régime et sont prêts à faire une nouvelle expérience et c’est adopté à l’unanimité. C’est vraiment un sentiment de satisfaction et de fierté. Ce régime va nous permettre de résoudre pas mal de problèmes, d’offrir à notre pays, des moyens pour son développement inclusif et durable"

Pour Séna Alipui, conseiller spécial de Gilchrist Olympio, le président de  l’Union de Forces du changement (UFC), il était nécessaire d’aller à une nouvelle constitution au Togo. 

"Il faut garder en tête qu’une constitution, ce n’est pas quelque de statique ou de figée. Pour nous, il vaut mieux essayer autre chose qui ressemble à quelque chose qu'on avait déjà proposé pour voir si ça peut permettre de mieux rassembler les Togolais. Et à l’usage, nous ajusterons cette Constitution, puisque rien n’est parfait, qu’il faut commencer quelque part".

En attendant, la coalition "Touche pas à ma constitution" a annoncé avoir "intenté une action devant la Cour justice de la Cedeao".

Noël Tadégnon Correspondant au Togo pour le programme francophone de la Deutsche Welletadegnon
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