Au Togo, la connexion à internet est perturbée
4 juillet 2025
Se connecter à certaines plateformes habituelles relève désormais du parcours du combattant au Togo. Pour Emmanuel Sogadji, président de la Ligue des Consommateurs du Togo, la situation est grave.
Pour lui, "Ça a été un acte délibéré du gouvernement de notre pays qui aurait décidé de faire une restriction sur l’utilisation des réseaux sociaux… C'est une atteinte grave à la liberté d'expression et aussi aux activités économiques des consommateurs que nous sommes."
Impact économique
La Ligue alerte également sur les conséquences économiques pour les PME, les commerçants et les créateurs de contenus numériques, fortement pénalisés par l’instabilité de la connexion.
L’association Internet Society Togo, pour sa part, a documenté la situation. Emmanuel Vitus Agbenowossi, président de sa branche nationale, parle de blocages ciblés.
"L’Internet Society Togo observe des perturbations inhabituelles de l'accès à Internet dans plusieurs zones du pays. Il ne s'agit pas d’une coupure générale, mais de blocages ciblés affectant certaines applications, une situation souvent désignée comme une censure appliquée. Donc, dans un contexte marqué par une forte mobilisation citoyenne, ces perturbations soulèvent des interrogations légitimes sur la gouvernance technique du réseau et la transparence des décisions qui y sont liées", explique Emmanuel Vitus Agbenowossi.
Face à ces difficultés, des solutions émergent....
"Plusieurs citoyens ont pu rétablir partiellement leurs accès à certains services via l'usage des VPN… Nous accompagnons cette démarche en diffusant des informations claires", dit Emmanuel Vitus.
Internet Society Togo poursuit également ses actions au niveau international, aux côtés de la coalition Kipiton afin de plaider pour un accès libre, sécurisé et ininterrompu à Internet, surtout en période de tensions sociales.
Pour Emmanuel Sogadji, président de la Ligue des Consommateurs du Tog, cette restriction doit cesser. "Nous avons demandé que la restriction soit levée, parce qu’on ne peut pas demeurer éternellement dans une restriction liée à des revendications sociales."
Nos tentatives pour avoir une explication officielle n’ont pas abouti. En 2017 déjà, alors que l’opposition avait appelé à manifester contre une réforme constitutionnelle de Faure Gnassingbé, l’accès à internet avait été coupé.
En 2020, la Cour de Justice de la Cédéao avait jugé illégale cette coupure estimant qu’elle violait la liberté d’expression.