Tragédie palestinienne et secrets pakistanais
4 août 2008En sous-vêtements, les mains ficelées, les yeux bandés : la Tageszeitung décrit ainsi les rebelles du Fatah qui ont fuit Gaza. Le message est clair : ce sont les perdants. Le clan Hilles, allié du Fatah, croyait qu'il pouvait affronter militairement le Hamas à Gaza. Mais cela était naïf et ne pouvait que capoter. L'attitude du Hamas est sans équivoque : chaque remise en question de son pouvoir est rigoureusement interdite. Dans la bande de Gaza règne de facto une dictature militaire islamique. Le clivage entre le Hamas et le Fatah se creuse et la tragédie des Palestiniens grandit.
La Süddeutsche Zeitung s'intéresse pour sa part aux services secrets pakistanais, qui pose problème à Kaboul. Il y aurait effectivement dans les rangs de l'ISI des agents qui sympathisent avec l'ennemi et le protègent. Le soupçon ne date pas d'hier, mais maintenant le gouvernement l'admet lui-même. Par ennemi on entend les extrémistes, les militants islamiques radicaux qui opèrent à la frontière avec l'Afghanistan. Et on entend bien sûr aussi les Talibans.
Ainsi, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le Pakistan appartient à ces pays où, lorsque le chef de gouvernement dit qu'il ne sait pas ce que font « ses » services secrets, cela peut être tout à fait vrai. Il a approuvé une enquête sur l'attentat de l'ambassade indienne, notamment afin que les relations avec l'Inde ne retombent pas dans de violentes confrontations. Mais lors de la rencontre avec le Premier ministre indien, il n'a pas été seulement question de l'implication des agents de l'ISI dans les affaires afghanes, mais aussi du Cachemire, où a eu lieu récemment un nouvel accrochage entre Indiens et soldats pakistanais. Toutefois les deux côtés prennent tellement sur eux qu'un tel incident n'a pas engendré de grande crise. Mais on ne pourra parler d'une réelle détente que lorsque le Premier ministre pakistanais sera au courant des activités de ses services secrets.