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Transition au Mali : la Cédéao optimiste

12 octobre 2020

Au cours d’une visite à Bamako, le président ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Cédéao, a dit avoir "bon espoir" que les autorités de transition maliennes respectent leurs engagements.

Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a échangé avec le président de la transition Bah N’Daw à Bamako
Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a échangé avec le président de la transition Bah N’Daw à BamakoImage : Präsidentschaft der Republik Mali

Dimanche, au cours d’une visite à Bamako, le président ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Cédéao, a dit avoir "bon espoir" que les autorités de transition maliennes respectent leurs engagements. Ces propos ont été tenus alors que tous les organes de la transition n’ont pas encore été mis en place. Des propos conciliant qui pourraient marquer la fin de la crise entre le Mali et la Cédéao.

"Le fait de n'avoir pas  formellement mis un terme au mandat de Goodluck Jonathan donne une idée de ce qu'ils veulent", estime Ibrahima Kane.

La délégation de la Cédéao au cours d’une rencontre avec le Premier ministre Moctar OuaneImage : Präsidentschaft der Republik Mali

Le chercheur en charge des questions régionales à l'Osiwa (Open society initiative for West Africa) rappelle que le médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, le Nigérian Goodluck Jonathan, est toujours susceptible d’intervenir – même si les déclarations du président Nana Akufo-Addo marquent un rapprochement entre les deux parties :

"Ils sont quand même arrivés à ébranler un peu la junte. C'est un bon élément pour la région de savoir que l'institution régionale veille au grain, a un œil sur les militaires. Parce qu’ils disent vouloir remettre le pouvoir. Mais on sait qu'ils essaient aussi d'être le plus rusé possible."

Ruse….

La ruse des militaires, c’est ce que redoute aussi Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l'Assemblée nationale du Mali et du Parlement de la Cédéao.

Assimi Goïta, le vice-président, demeure le patron de la junte militaire Image : Michele Cattani/AFP/Getty Images

Quant au juriste Ibrahim Ikassa Maiga, il conseille aussi la prudence. Celui-ci appartient au mouvement Espoir Mali Koura (EMK), membre du Mouvement du 5 juin qui a exigé la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta :

"Vu les hésitations, les atermoiements que nous avons vécus avec les nouvelles autorités, il faut véritablement être prudent dans notre appréciation. Ce sont les faits qui parlent plus que les mots eux-mêmes."

…et transparence des élections

Le sociologue Mohamed Amara insiste pour sa part sur l’impératif d’organiser les prochaines élections afin d’avoir au Mali un pouvoir légitimement élu :

"Maintenant, la question qui se pose et qui me parait vraiment importante, c'est la question de préparer les élections présidentielle et législatives pour qu'elles soient propres, transparentes et avec peu de contestations possible. La difficulté principale, c'est l'après-élection."

Bah N’Daw, le président de la transition, doit rendre le pouvoir à un civil dans 18 moisImage : Präsidentschaft der Republik Mali

Lors de son séjour à Bamako, Nana Akufo-Addo a exhorté les autorités de la transition à finaliser le calendrier du processus électoral pour arriver aux élections présidentielle et parlementaires dans le délai indiqué, soit 18 mois.  Et surtout, à dissoudre au plus vite le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), créé le 18 août dernier après le renversement d’IBK.