1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Les citoyens de douze pays interdits d'entrer aux États-Unis

5 juin 2025

Comme lors de son premier mandat, le président américain a par décret interdit aux ressortissants de douze pays, dont sept pays africains, d'entrer aux États-Unis.

Le président Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 30 mai 2025
Donald Trump le chef de l'exécutif américainImage : Francis Chung/Imago

Sept pays africains sur les douze concernés sont sur la liste de ce nouveau "travel ban". Il concerne donc les ressortissants du Tchad, de la République du Congo, de la Guinée équatoriale, de l'Érythrée, de la Libye, de la Somalie et du Soudan. Les autres pays sont l'Iran, le Yémen, Haïti, la Birmanie et l‘Afghanistan.

Donald Trump justifie son annonce par la récente attaque terroriste perpétrée par un Egyptien, âgé de 45 ans, qui est survenue dimanche dernier à Boulder, dans le Colorado, dans l'Ouest du pays. Une attaque qui aurait, selon lui, mis en évidence les "dangers extrêmes  que représente pour les États-Unis l'entrée de ressortissants étrangers qui n'ont pas été correctement contrôlés".  

Curieusement, l'Egypte, le pays de l'auteur présumé de cette attaque, ne figure pas sur la liste des pays dont les ressortissants sont interdits de séjour aux Etats-Unis, fait remarquer Patrick-Gabriel Dion, professeur des universités et président de la fédération France du Parti congolais du travail (PCT), le parti au pouvoir en République du Congo. 

"On a jamais entendu qu'un Congolais de Brazzaville a commis un tel acte ou un tel crime. C'est une mesure qui est arbitraire. Il a l'habitude (Donald Trump) de faire retomber toute la responsabilité sur les étrangers" indique-t-il.

La réaction de Patrick-Gabriel Dion

This browser does not support the audio element.

Selon la Maison Blanche, cette mesure vise à  "protéger" le pays de "terroristes étrangers". L'exécutif américain, qui a engagé une politique anti-immigration drastique estime que la présence de ces douze pays sur cette liste  se justifie aussi par l'absence d'administrations efficaces ; la tendance des ressortissants de certains pays à rester aux États-Unis après l’expiration de leurs visa ; et dans le cas de l'Iran, par le soutien au "terrorisme".

Le Tchad applique le principe de réciprocité

Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abdoulaye Sabre Fadoul s'est dit surpris par cette décision du président américain. Le Tchad est toutefois "serein, en attendant que les Américains nous notifient formellement cette décision, pour qu'on puisse commencer à travailler dessus ensemble", a ajouté le chef de la diplomatie tchadienne à nos confrères de l'AFP..

Le Tchad avait déjà été touché par une mesure similaire prise pendant le premier mandat de Donald Trump et qui visait les pays à majorité musulmane. 

​Sur son compte Facebook, le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno a déclaré avoir instruit son gouvernement à l'effet d'appliquer le principe de réciprocité aux citoyens americains.

Le président tchadien Mahamat Idriss Déby ItnoImage : MOUTA/dpa/picture alliance

"J’ai instruit le gouvernement à agir conformément aux principes de réciprocité et suspendre l’octroi des visas aux citoyens des États-Unis.Le Tchad n’a ni avions à offrir, ni des milliards de dollars à donner mais le Tchad a sa dignité et sa fierté" a écrit le dirigeant tchadien.

Remadji Hoinathy est chercheur principal pour l’Institut d’études de sécurité pour l’Afrique centrale et le bassin du Lac Tchad.

D'après  lui, "il est important que la diplomatie tchadienne se mette en branle, cherche à mieux comprendre de quoi cette situation retourne exactement et travaille à la levée de ces mesures, afin de permettre à nouveau aux Tchadiens de circuler vers les Etats-Unis pour des questions d'affaires, d'études, etc".

Exceptions

À noter que des exceptions sont prévues pour les détenteurs de certains visas et pour des personnes dont le voyage aux États-Unis "sert l'intérêt national", selon la Maison Blanche. 
Seront exemptés, bien entendu, les représentants politiques de ces Etats, mais aussi les footballeurs qui vont participer à la Coupe du monde de 2026 et qui aura lieu aux États-Unis, au Mexique et au Canada. Ne seront pas aussi concernés par ces restrictions les athlètes des Jeux olympiques de Los Angeles de 2028.

Enfin, Donald Trump prévient : la liste pourrait être révisée si des "améliorations matérielles" étaient apportées et que d'autres pays pourraient être ajoutés à mesure que "des menaces émergent dans le monde".