1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Enfin président : le Ghanéen Nana Akufo-Addo

Philippe Pognan
13 janvier 2017

Nana Akufo-Addo président du Ghana, l'un des rares pays d'Afrique cette année où les résultats de l'élection présidentielle n'ont pas été contestés.

Afrika Ghana - Nana Akufo-Addo übernimmt das Amt des Präsidenten
Image : Reuters/L. Gnago

Ce fut un long chemin jusqu’au palais présidentiel, relève la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Deux fois déjà, en 2008 et 2012, Nana Akufo-Addo avait perdu de justesse l’élection présidentielle. En 2012, les résultats du scrutin étaient tellement serrés que la Cour Constitutionnelle a dû décider du vainqueur. Même les juges étaient divisés et avaient finalement décidé par 5 voix contre 4 que la victoire revenait au rival d’Akufo-Addo, John Mahama. Akufo-Addo n’était pas d’accord avec cette décision, mais l’a acceptée „dans l’intérêt du pays". Une attitude qui lui a valu alors beaucoup de louanges au Ghana comme à l‘étranger.

La troisième tentative fut la bonne : depuis samedi dernier, l’ancien avocat pour les Droits de l’Homme, âgé aujourd’hui de 72 ans, est officiellement président de la République du Ghana. Ce juriste formé à Oxford et Accra avait été l’un des fondateurs du People's Movement for Freedom and Justice (Mouvement du Peuple pour la Liberté et la Justice), qui, dans les années 70, a lutté contre les excès du gouvernement militaire sous le général Acheampong. Dans les années 1990 encore, alors que le Ghana était dirigé par le putchiste Jerry Rawlings, Akufo-Addo a été l’un des militants les plus célèbres pour le respect des Droits de l’Homme et de la Constitution. La voix de cet homme aux sempiternelles lunettes rondes cerclées de fer, a toujours eu du poids, aussi parce qu’il est issu d’une famille royale: son grand-père maternel est Nana Sir Ofori Atta, Roi de Akyem Abuakwa, qui à l’époque coloniale britannique faisait partie du Conseil des Gouverneurs de la Côte-de-l’Or, comme s‘appelait alors le Ghana, rappelle le journal de Francfort qui donne encore des détails biographiques : Le père d‘Akufo-Addos était Edward Akufo, juge président de la Cour Suprême de 1966 à 1970.

Dignitaires en tenue traditionnelle lors de la prestation de serment du président Nana Akufo-Addo à Accra, le 7 janvierImage : Reuters/L. Gnago
Nana Akufo-Addo a promis d'éradiquer la corruption et de relancer le secteur privé après sa victoire électorale Image : picture-alliance/dpa/C. Thompson

Né en 1944 à Accra, Nana Akufo-Addo est marié avec Rebecca Griffiths-Randolph, la fille de l’ex président du Parlement Jacob Hackenburg Griffiths Randolph. Le président et son épouse ont 5 filles adultes et 5 petits-enfants.

L’élection de Nana Akufo-Addo et la transition pacifique du pouvoir ont renforcé l'image du Ghana comme un modèle de stabilité dans une Afrique de l'Ouest souvent agitée… et nous terminons par cette citation de Nana Akufo Ado : "Les dirigeants qui souhaitent rester en fonction à tout prix naviguent à contre-courant de l'Histoire". 
 

Berlin renforce son engagement militaire au Mali

Jusqu'à un millier de soldats de la Bundeswehr pourront désormais y être déployés pour participer à la MINUSMA, la mission de l'ONU au Mali.      

En novembre 2015 déjà, à la suite des attentats terroristes de Paris, la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, avait annoncé vouloir renforcer l'engagement de la Bundeswehr, notamment au Mali, pour soulager la France. Ce qu’elle a fait progressivement…
      
"La mission allemande au Mali est la plus importante mission de la Bundeswehr", souligne le quotidien Neues Deutschland. "Un millier de soldats seront prochainement envoyés dans le désert. Ce renforcement s’explique aussi par l’envoi d’hélicoptères allemands dans ce pays. Depuis l’été il est clair que les soldats néerlandais qui ont installé le camp de Gao où sont aussi stationnés les soldats allemands vont partir avec leurs hélicoptères  Chinook et Apache. Matériel et hommes sont fatigués. La  Bundeswehr offre des hélicoptères NH90 performants et efficaces lors de l‘évacuation de blessés ainsi que des hélicoptères de combat de type Tigre. Ce faisant, l’Allemagne contribue à combler une lacune de la MINUSMA et à améliorer son efficacité.

A Gao, un soldat de la Bundeswehr monte la garde devant des hélicoptères allemands Image : picture alliance/dpa/K. Nietfeld
La ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen visite la base allemande "Camp Castor" à Gao, en décembre 2016Image : REUTERS/Nietfeld

La mission des Casques bleus est de veiller à l’application de l'accord de paix entre le gouvernement malien et les rebelles du nord du Mali. Mais actuellement, on ne peut qu’au plus contenir les groupes rebelles islamistes et les bandes de criminels. Une tâche qui s’avère de plus en plus difficile face à la multiplication d’attentats- suicide et d’engins piégés.

Dans le camp de Koulikoro, un soldat allemand instruit un camarade malien dans la technique du déminageImage : picture-alliance/dpa/P. Steffen

Avec sa mission au Mali, Berlin poursuit 4 objectifs, relève le journal. Premièrement, l’Allemagne endosse une plus grande responsabilité au niveau international. Deuxièmement, l’image de l’Allemagne profite de cet engagement qui renforce l‘autorité de l’ONU. Troisièmement, on se montre ainsi solidaire avec la France qui, par une intervention éclair de ses troupes a stoppé les rebelles et freiné la désintégration du Mali. L’ancienne puissance coloniale n’a pas agi là de manière altruiste, précise le Neues Deutschland. Paris voulait éviter que le chaos ne s’empare de la région. Au Niger voisin, la France extrait de l’uranium. Sans cette matière nécessaire pour les réacteurs et les bombes nucléaires, la "Grande Nation" serait petite, souligne l'éditorialiste.

Et, pour l’Allemagne le quatrième point est important: lutter contre les raisons de l’émigration vers l’Europe. Car, le  Mali est un avant-poste des barrières frontalières de l’Union européenne", conclut le journal.