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Trop de violences contre les femmes dans le monde

25 novembre 2024

Ce 25 novembre c'est la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Dans l'Est de la RDC, ces violences sont une réalité.

Dans l'Est de la RDC, les femmes sont victimes de toutes sortes de violences
Dans l'Est de la RDC, les femmes sont victimes de toutes sortes de violencesImage : Moses Sawasawa/AP/dpa/picture alliance

Les violences sexuelles dans les camps de déplacés dans l'Est de la RDC atteignent des niveaux alarmants, malgré les efforts des autorités et des organisations humanitaires.

Ce fléau s’aggrave malgré le lancement il y a un an, du scale-up ou le plus haut niveau d’alerte par les Nations unies.

Et d’après les Nations Unies, deux femmes sont violées toutes les 4 minutes dans le pays. 

"Tous ont abusé de moi"

 Elisabeth Uwase raconte ce qu'elle a un jour vécu.

"J’étais partie dans la brousse chercher à manger. Trois hommes sont apparus derrière moi. Ils m’avaient attaché les mains, ils ont détaché mon bébé au dos et l’ont mis par terre. Tous ont abusé de moi. Et m’ont après laissé par terre."

Elisabeth Uwase, nom d’emprunt, garde encore les traces du traumatisme. Partie chercher de quoi nourrir sa famille, elle a été brutalement agressée et abusée par des hommes en uniforme.

Elle n'est pas la seule dans le cas. De nombreuses femmes déplacées sont régulièrement violées dans les champs, des lieux où elles espèrent trouver de quoi survivre.

"Tous ont abusé de moi et m’ont laissé par terre" (audio)

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Justice pour les femmes

Malgré le plan humanitaire d’urgence lancé en juin 2023 par les Nations unies dans l’Est de la RDC, les violences explosent.

En visite sur le terrain, Edem Wosornu, directrice des opérations et des plaidoyers d’OCHA, exprime son indignation :

"Une chose que je sais grâce au cluster VBG et à l'équipe genre, c'est que les chiffres sont totalement inacceptables. Seulement un pour cent des femmes qui signalent des violences basées sur le genre obtiennent justice. Selon les statistiques, deux femmes sont violées toutes les quatre minutes. S'il y a une chose que j'aimerais voir pour les femmes du Congo, c'est la justice pour elles et que les coupables soient punis", explique Edem Wosornu. Peu de victimes osent dénoncer leurs agresseurs, par crainte du rejet social.

La prise en charge

Pourtant, des centres de prise en charge psychologique et médicale, comme celui géré par Médecins Sans Frontières dans les camps, offrent un soutien crucial. Elisabeth Uwase a bénéficié de l'accompagnement de l’un de ces centres.

"Ils m’ont donné des médicaments, des injections aussi. Ils m’ont également prodigué des conseils sur la manière dont je devais me comporter. Ils m’ont dit de chasser les idées de suicide et m’ont rappelé que j’ai des enfants qui comptent sur moi. Je me suis rendu compte qu’ils avaient raison."

Pour ces femmes victimes d’abus sexuels, la guérison passe non seulement par des soins médicaux, mais aussi par la justice, qui tarde souvent à être rendue.

En RDC, peu de victimes osent dénoncer leurs agresseurs par crainte du rejet socialImage : Wolfgang Langenstrassen/picture-alliance/dpa/

Les violences contre les femmes 

Au moins 85.000 femmes et jeunes filles ont été tuées de manière intentionnelle dans le monde en 2023, pour la plupart par des proches, selon des chiffres publiés lundi par l'ONU, "un niveau alarmant" pour des meurtres qui pourraient pourtant être "évités".

Selon l'ONU, la violence à l'égard des femmes peut se manifester sous forme de violences physiques, sexuelles et psychologiques, telles que :

  • la violence d'un partenaire intime (coups, violences psychologiques, viol conjugal, féminicide) ;
  • la violence sexuelle et le harcèlement (viol, actes sexuels forcés, avances sexuelles non désirées, abus sexuels sur enfants, mariage forcé, harcèlement dans la rue, harcèlement criminel, cyber-harcèlement) ;
  • le trafic d'êtres humains (esclavage, exploitation sexuelle) ;
  • la mutilation génitale féminine ;
  • le mariage précoce.
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