Donald Trump creuse le fossé entre Riyad et Téhéran
22 mai 2017Pour die Welt, Donald Trump a réussi son premier défi en matière de politique étrangère. D'après le quotidien conservateur, le discours de Riyad n'a été ni destructeur ni frontal. Mais clair et fort. Oui, écrit le journal qui reprend les propos du chef de la Maison Blanche, il s'agit d'un combat entre le bien et le mal. Oui, les groupes terroristes islamistes s'inspirent d'un extrémisme islamiste. Et il faut le dire si on veut avoir l'appui de l'islam pacifique et vaincre le terrorisme. Pour die Welt, à Riyad, Trump n'a pas fait du Trump mais du George W. Bush voire même du Barack Obama.
"De magnifiques armes pour la lutte contre le mal" titre die tageszeitung, la taz qui ne parle pas de la rhétorique de Donald Trump....mais bien des armes que les Etats-Unis vendent à l'Arabie saoudite. Le plus grand soutien financier de ceux que le président américain appelle les criminels barbares, c'est bien la dictature wahhabite. Et ce depuis les premiers attentats des islamistes en Afghanistan dans les années 1980, rappelle le quotidien. Washington le sait bien, mais la perspective de signer des contrats de plusieurs centaines de milliards de dollars avec l'Arabie saoudite rend Donald Trump oublieux.
C'est ce même Donald Trump, écrit le journal, qui critique l'Iran. Critiquer Téhéran et son programme nucléaire, c'est nécessaire affirme la taz. Mais de la part d'hommes politiques qui font la cour à l'Arabie saoudite sans sourciller, cela ressemble fortement à un mensonge.
De l'Iran ou de l'Arabie saoudite, qui peut être le partenaire de l'Occident au Proche-Orient?
C'est la question que soulève la Berliner Zeitung. A Téhéran, les Iraniens, et en particulier les jeunes, se sont rués dans les urnes avec espoir et enthousiasme. La grande majorité d'entre eux a choisi le président Rohani, un symbole d'ouverture à l'intérieur comme vers l'extérieur. Pendant ce temps-là, Donald Trump flirtait avec les dirigeants d'une monarchie absolue dans laquelle il n'y pas de Parlement. Il a vendu à ces gens-là des armes, pour 350 milliards de dollars, pour qu'ils puissent se défendre contre l'Iran. L'Iran est suspect écrit la commentatrice, mais il ne doit pas rester un ennemi. Car le pays est en plein changement. Et rater cette occasion pourrait s'avérer dangereux. De même que le fait d'armer l'Arabie saoudite. Voilà qui pourrait l'inciter à une confrontation directe.