1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Turquie et PKK. Solution diplomatique ou militaire?

24 octobre 2007

Si la diplomatie ne résout pas rapidement le problème, la Turquie, allié important de Washington, menace à terme d’intervenir militairement contre les bases des séparatistes kurdes du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan dans le nord de l’Irak

Troupes turques à la frontière irakienne
Troupes turques à la frontière irakienneImage : AP

Ankara souhaite une aide américaine contre les terroristes du PKK. Mais le gouvernement autonome kurde d’Irak du Nord, autre allié important de Washington est opposé à toute intervention sur son territoire, arguant qu’il ne peut y avoir de solution militaire au problème du PKK. D’où l’ embarras de l’administration américaine qui doit trouver une solution…Le Président George W.Bush téléphone avec Ankara et Bagdad, sa Secrétaire d’Etat Condoleezza Rice avec Mossoul. Condoleezza Rice : Il est nécessaire d’échanger des informations. Il est nécessaire d’avoir une très bonne coordination. Mais je suis quasi certaine que nous pouvons travailler ensemble- si la volonté politique pour cela existe. »

Ankara est frustré. Depuis des années la Turquie permet aux Américains de se servir des ses bases militaires pour le transport de ses troupes et du ravitaillement pour la guerre en Irak et la lutte anti- terroriste conte Al Qaida. En retour Ankara attend l’aide de Washington contre le PKK. Mais l’administration Bush ne veut pas envoyer ses GI’s dans une aventureuse guérilla. Le risque est trop grand, le succès non assuré, et les soldats américains trop peu nombreux pour ouvrir un nouveau front. C’est pourquoi Washington souhaite que le gouvernement irakien entreprenne quelque chose contre le PKK . Mais quelle influence a Bagdad dans le nord kurde de l’Irak ? Massoud Barsani, lui-même Kurde et chef de la sécurité du gouvernement régional du Nord Irak, a une position claire: Ce n’est pas notre problème, c’est une affaire interne entre la Turquie et ses propres citoyens. Si la Turquie cessait de considérer tous les Kurdes comme des terroristes ou des partisans du PKK, alors bien des progrès pourraient être réalisés

Soner Cagaptay, expert de l’Institut pour la Politique Proche -Orientale à Washington :

Une invasion turque est un scénario que personne ne souhaite. La solution est non pas de demander, mais d’exiger clairement du gouvernement autonome du Kurdistan irakien, d’entreprendre quelque chose. S’il ne le fait pas, cela portera tort à son amitié et son alliance avec les Etats-Unis .“

C’est exactement ce que Washington tente de faire comprendre au Kurdes d’Irak du Nord, en soulignant que s’ils ne participent activent à la solution du problème ils risquent une intervention militaire de la Turquie sur leur territoire. Reste à voir si cette pression va rapidement porter ses fruits où si la Turquie perd patience et transforme ses attaques ciblées sur des bases du PKK dans le Kurdistan irakien en véritable opération d’envergure …

Début novembre, une rencontre est prévue à Istanbul entre représentants de la Turquie, des Etats-Unis et du gouvernement irakien pour tenter de trouver une solution viable au problème du PKK dans le nord de l’Irak...