​Le nouveau président de la Commission de l'Union africaine, Mahamoud Ali Youssouf, a pris ses fonctions il y a près de deux semaines. Âgé de 60 ans, l'ancien ministre djiboutien des Affaires étrangères est le sixième président de l'organe qui assure le secrétariat de l'institution panafricaine. 

Guerre civile au Soudan

L'armée soudanaise a repris, ce vendredi (21.03), le palais présidentiel aux Forces de soutien rapide, dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo. Des témoins ont signalé que plusieurs drones avaient ciblé la zone où les soldats célébraient leur victoire dans des salles ravagées du palais.  

La guerre au Soudan, qui a commencé le 15 avril 2023, figure parmi les priorités de Mahamoud Ali Youssouf. Son appartenance à la région et sa connaissance des causes du conflit soudanais sont un atout, estime Liesl Louw-Vaudran, chercheuse spécialiste de l'Union africaine pour l'International Crisis Group.

Liesl Louw-Vaudran : L'Union africaine n'a pas vraiment trouvé une place dans le conflit en RDC. D'ailleurs, lors du dernier sommet de la SADC,  il a été demandé à Moussa Faki Mahamat de quitter la salle lorsque les chefs d'Etat de la région sont arrivés. C'était scandaleux.

L'Union africaine peut venir en appui aux autres initiatives déjà existantes.

DW : Est-ce que l'appartenance géographique de Mahmoud Ali Youssouf peut être utile à la résolution de la guerre civile au Soudan?

Liesl Louw-Vaudran : Mahamoud Ali Youssouf appartient effectivement à la région: la Corne de l'Afrique dont fait partie Djibouti. Comme il a une grande connaissance de ce conflit au Soudan. Il peut donc apporter son expertise aux médiateurs, à l'ONU en vue de la résolution de la crise.

DW : Comment mettre fin à la dépendance financière de l'UA?

Liesl Louw-Vaudran : Pour l'instant, c'est très difficile. Parce que les pays africains traversent des difficultés économiques. Et il y a six pays qui sont suspendus de l'UA. Mahamoud Ali Youssouf a promis que la question du financement de l'UA sera l'une de ses priorités.