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L'UA fête ses 20 ans sur fond de crises

4 février 2022

Les dirigeants de l'UA se réunissent ce weekend dans un contexte fait de coups d'Etat, de crise sanitaire et économique.

Le siège de l'UA à Addis Abeba
Image : Giscard Kusema/Press Office Presidency of DRC

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA se retrouvent du 5 au 6 février à Addis Abeba en Ethiopie. Une réunion en présentiel, pas comme les précédentes, d'autant que l’organisation célèbre son vingtième anniversaire. Le président sénégalais Macky Sall prendra à l’issue du sommet la présidence de l'UA pour un an, en remplacement de son homologue congolais, Félix Tshisekedi. Et les dossiers qui l’attendent sont plutôt sensibles.

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"Un recul de la démocratie"

Ses collaborateurs ne manquent pas de rappeler que le président Félix Tshisekedi a dédié son mandat aux peuples africains en proclamant "une Afrique au service des peuples", à la riposte aux pandémies, notamment la Covid-19 et ses conséquences désastreuses sur les économies africaines.

Il n'en demeure pas moins que ce mandat a aussi été marqué par le conflit au Tigré en Ethiopie qui continue, la crise au Soudan ou encore la série de coups d'Etat en Afrique de l’Ouest. Le plus récent étant celui du Burkina Faso, qui a été suspendu de l’Union africaine. 

Le président sénégalais Macky Sall va assurer la présidence de l'UA pour un anImage : Ludovic Marin/Pool/REUTERS

Selon Valentin Yambkoudougou, membre de la société civile au Burkina Faso, "l'Union africaine est dans son rôle, par rapport au respect de ses textes" mais "force est de reconnaître que notre sous-région est en crise depuis plusieurs années. Il y a la crise alimentaire, il y a la crise sécuritaire qui menace même les Etats. A cela, si l'on ajoute la mauvaise gouvernance qui conduit à des situations qui alimentent le terrorisme, nos chefs d'Etat doivent en tenir compte."

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Pour Dany Ayida, spécialiste des questions de démocratie et de gouvernance, l’arrivée à la tête de l’Union africaine du président sénégalais Macky Sall dans ce contexte de crise sera scrutée de très près.

"Il y a lieu de se préoccuper de la façon dont l'UA s'est adressée à ces différentes crises sur le continent et comment cela affecte les normes démocratiques que l’Union elle-même a mis en place à travers sa charte. Il y a la question de la fragilité des Etats, la remise en cause de la démocratie dans un certain nombre de pays. On voit des populations applaudir des coups d'Etat. Je pense que c’est très bien que le Sénégal qui est un pays assez stable puisse prendre la tête de l’UA en ce moment", explique Dany Ayida qui travaille actuellement sur un programme en relation avec la charte de l'UA sur la démocratie.

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D'autres sujets à l'agenda

Autre sujet également sensible :le financement de l'UA. L’organisation cherche toujours le moyen de s'autofinancer et vingt ans après sa création, ce défi est loin d’être gagné.

Un thème plutôt inattendu devrait également s’inviter dans les débats et donner lieu à de vifs échanges : il s’agit des relations avec Israël accrédité d’un statut d'observateur, ce qui n’est pas du goût de l'Afrique du Sud et de l'Algérie.

Pour l’année 2022, l’Union africaine a retenu comme thème "Renforcer la résilience en matière de nutrition sur le continent africain : accélérer le capital humain, le développement social et économique".

Un thème qui s’inscrit dans le prolongement de ses décisions antérieures, comme l’élaboration d’une stratégie régionale africaine de la nutrition alors que la pandémie de Covid-19 a aggravé une situation déjà catastrophique en matière de sécurité alimentaire.

Par ailleurs, dans un récent rapport, l’Institut d’études et de sécurité exhortait les membres de l’UA à parler d’une même voix sur des sujets comme le climat.