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L'UE durcit le ton face à la Chine

Juliette Arthur Garcia
30 mars 2023

Selon Ursula von der Leyen, le rapprochement entre Pékin et Moscou pourrait compromettre l'entrée en vigueur d'un accord commercial entre la Chine et l'UE.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen
Avant de s'envoler pour Pékin, Ursula von der Leyen a prononcé un discours sur les relations entre l'UE et la ChineImage : Valeria Mongelli/AFP

A la veille de sa première visite officielle à Pékin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a durci le ton vis-à-vis de la Chine.

Xi Jinping a été accueilli avec les honneurs le 20 mars 2023 à MoscouImage : Anatoliy Zhdanov via REUTERS

Ursula von der Leyen a affirmé que la manière dont la Chine se positionne vis-à-vis de la guerre en Ukraine pourrait avoir des conséquences commerciales entre Bruxelles et Pékin.

Alors que le président chinois Xi Jin Ping était accueilli en grande pompe à Moscou il y a quelques semaines pour saluer la "relation spéciale" sino-russe, Ursula Von der Leyen a mis en garde Pékin.

"Nous devons être francs : la manière dont la Chine continuera de d'interagir face à la guerre de Poutine sera un facteur déterminant de l'avenir des relations entre l'UE et la Chine", a déclaré la présidente de la Commission.

Derrière ses paroles, on pouvait comprendre que l'accord commercial signé entre la Chine et l'Union européenne en 2020, mais bloqué par le Parlement européen, pourrait être remis en cause.

L'UE veut continuer à dialoguer avec Pékin

La Chine est notamment à la pointe de la production de panneaux solairesImage : STR/AFP/Getty Images

Malgré tout, Ursula von der Leyen a aussi reconnu que l'intérêt de l'Europe est de continuer à dialoguer avec le géant asiatique. "Nous ne devons pas nous couper de la Chine, mais nous devons réduire les risques", a-t-elle expliqué. 

Une liste des secteurs économiques stratégiques a été rédigée par crainte d'une trop grande dépendance envers la Chine, notamment concernant les matières premières nécessaires aux nouvelles technologies propres.

"Nous devons nous préparer à un recentrage sur les enjeux les plus importants", a conclu Ursula von der Leyen.

La présidente de la Commission européenne se rend la semaine prochaine dans la capitale chinoise, accompagnée du président français Emmanuel Macron. Le duo a déclaré vouloir faire entendre "la voix unique de l'Europe".

L'UE critique le soutien chinois de la Russie

L'UE reproche à la Chine de ne pas dénoncer la guerre menée par Vladimir Poutine en UkraineImage : Russian Presidential Press Office/AP/picture alliance

La Chine, qui n'a jamais dénoncé l'invasion russe de l'Ukraine, a proposé en février un "plan de paix" pour mettre fin à la guerre qui dure depuis plus d'un an mais les Etats-Unis et l'Europe restent sceptiques quant à sa capacité de jouer un rôle de médiateur. Washington et l'UE ont par ailleurs mis en garde Pékin à plusieurs reprises contre la tentation de fournir des armes à Moscou.

Mais la guerre en Ukraine n'est pas la seule source de conflit entre l'Europe et la Chine. La question de Taiwan, ainsi que la répression par la Chine des Ouïghours au Xinjiang sont deux autres grands sujets qui séparent Bruxelles et Pékin.

Au sein de l'Organisation mondiale du Commerce, la Chine et l'UE font également face à des différends.

Cette visite sera donc une piqûre de rappel pour le dirigeant chinois fraîchement réélu avec 100% des voix : pour que les relations sino-européennes demeurent cordiales, il devrait s'abstenir de soutenir militairement la Russie.

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