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"On ne peut pas se contenter de mots généreux" (M. Prévot)

27 novembre 2025

Au sommet UA-UE, le chef de la diplomatie belge Maxime Prévot a plaidé pour des relations décomplexées, loin du paternalisme.

Belgique Bruxelles 2025 | Maxime Prévot présente son programme à la commission parlementaire
Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangèresImage : Philip Reynaers/Photo News/IMAGO

Du 24 au 25 novembre, Luanda a accueilli la 7ᵉ édition du sommet Union Européenne – Union Africaine. Une rencontre pour redéfinir les relations entre les deux continents. Parmi les participants, Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères qui a insiste comme ses homolgues sur des relations plus equitables entre les deux continents.

"La coopération internationale, plus que jamais, a son sens" (Maxime Prevot)

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DW : Que retenir de ce sommet UE UA qui s’est clôturé ce mardi 25 novembre a Luanda en Angola

Maxime Prévot : On ne peut pas se contenter de mots généreux, même s'ils sont importants. Il faut surtout du concret, il faut des actes. Je souhaitais mettre l'accent dans ma prise de parole sur un élément clé qui est un facteur de prospérité : la santé. S'il n'y a pas de santé, il n'y a pas de sécurité, y compris de sécurité d'existence. Et, on sait combien parfois, celle-ci peut être aussi un adjuvant pour les flux migratoires. Et donc la Belgique a de longue date une grande expertise en matière de santé. Nous sommes le premier exportateur de vaccins vers le continent africain. Nous avons un secteur biopharmaceutique très développé et pour lequel, à travers des initiatives comme notamment celle du Global Gateway, on sait être, nous l'avons déjà démontré, un partenaire fiable pour l'essor et la prospérité du continent africain.

DW : Monsieur le ministre, vous parlez de mesures concrètes, à part la santé, est-ce qu'il y a un autre secteur dans lequel vous souhaitez apporter l'expertise belge ?

Maxime Prévot : Incontestablement, dans la gestion portuaire, avec le port d'Anvers qui est le deuxième plus important d'Europe, qui rayonne à l'international, centre aussi du diamant. Et donc, tous les enjeux liés aux matières critiques premières sont aussi extrêmement importants. Sans démarche de vampirisation telle que l'Afrique a pu parfois le subir il y a plusieurs décennies, on veut vraiment se mettre dans une démarche de partenaire d'égal à égal, à hauteur d'homme, où on se regarde dans les yeux avec de la confiance, certainement pas avec du mépris et avec la volonté de renforcer ces alliances stratégiques qui existent de longue date.

Je dis souvent à mes partenaires européens, ne perdez pas de vue que le continent qui est en explosion socio-économique et pas seulement démographique, c'est le continent africain et vous ne pouvez pas être dans une stratégie de repli à craindre les flux migratoires en raison de notre proximité géographique. Il faut au contraire qu'on se mette dans un schéma de confiance. La coopération internationale, plus que jamais, a son sens certainement dans cette période où elle est malmenée, avec des crédits qui sont rabotés, avec un multilatéralisme qui est mis aussi en attaque. On doit pouvoir, comme pays lui-même ouvert vers le monde qu'est la Belgique, continuer d'être présent aux côtés de nos amis de l'Afrique.