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Ukraine: Crise au sommet de l'Etat

Anne-Julie Martin3 septembre 2008

Viktor Iouchtchenko dénonce un "coup d'Etat" parlementaire après l'éclatement de la coalition gouvernementale pro-occidentale et menace de convoquer des élections anticipées.

Le président ukrainien Viktor IouchtchenkoImage : AP

Depuis le retour au gouvernement de Ioulia Timochenko, le duo de l'Exécutif ukrainien n'a pas cessé de se déchirer et d'afficher au grand jour ses divergences. Alliés au moment de la "révolution orange" pro-occidentale de fin 2004, qui les a portés au pouvoir, le chef de l'Etat et le Premier ministre sont devenus depuis, des ennemis jurés. Et dans la perspective du scrutin présidentiel dans un an et demie, la confrontation prend une nouvelle dimension.

Viktor Iouchtchenko avait déjà limogé Ioulia Timochenko il y a trois ans. Cette fois, son parti a décidé de se retirer de la coalition. En cause : l'adoption d'une série de lois qui facilitent la procédure de destitution du président et réduisent ses pouvoirs. Viktor Iouchtchenko

"Un coup d'Etat politique et constitutionnel a débuté hier au Parlement. Des décisions qui vont contre l'Ukraine et contre l'Etat ont été prises. Le bloc de Ioulia Timochenko, le Parti des régions et le Parti communiste ont de nouveau adopté la loi anti-constitutionnelle, celle-ci qui avait provoqué une crise parlementaire en 2007".

La Chef du gouvernement ukrainien Ioulia TymochenkoImage : AP

La principale concernée dément les accusations selon lesquelles elle voudrait former une nouvelle alliance avec les deux autres partis et renvoie la balle. Ce n'est pas elle, mais bien lui qui a fait voler la coalition en éclat. Ioulia Timochenko

"Je regrette beaucoup que le président se comporte de façon irresponsable. Sur sa demande, la coalition a été détruite. Nous sommes d'avis qu'il s'agit là d'une hystérie et que la coalition démocratique doit rester en place et travailler. Je pense que tous ceux qui souhaitent servir l'Ukraine le comprennent".

Le président menace donc de dissoudre le Parlement si une coalition avec les forces pro-russes, qui existent selon lui "de facto", n'est pas créée officiellement d'ici un mois. En vertu de la Constitution ukrainienne, les députés de la coalition ont désormais 10 jours pour prendre une décision.

En arrière fond, un autre point de discorde : le conflit russo-géorgien. Les pro-occidentaux ont échoué à adopter une résolution conjointe. La présidence est allée récemment jusqu'à accuser Ioulia Timochenko de "haute trahison" au profit de Moscou pour n'avoir pas condamné l'intervention armée.