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Le marché des céréales miné par la guerre en Ukraine

10 juin 2022

Les garanties de sécurité de Moscou pour exporter les céréales du port d’Odessa ne semblent pas convaincre Kiev.

Kiev craint que la Russie ne lance un offensive par la mer sur Odessa si les mines ne protègent plus le port.
Image : Wang Qing/Xinhua News Agency/picture alliance

La production de l’Ukraine représente 12% du blé mondial et 15% du maïs. Mais les exportations sont bloquées par les navires russes, notamment bloquées dans le port d’Odessa en mer Noire, faisant flamber les prix et craindre une pénurie terrible, surtout en Afrique.

Le président sénégalais Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine, a appelé au déminage du port d’Odessa et assuré avoir eu des garanties que Moscou n’en profitera pas pour attaquer la ville.

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Macky Sall, qui a rencontré ce vendredi (10.06) Emmanuel Macron à Paris, souhaite aussi que les Européens allègent les sanctions contre la Russie, notamment pour que les pays africains puissent acheter du blé russe.

Compte à rebours

La prochaine récolte de céréales en Ukraine, c’est pour juillet. Sauf que dans les conditions actuelles, il n’y a pas de place pour stocker ces céréales. Comme les exportations sont bloquées, les silos sont encore pleins à craquer des récoltes précédentes.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a visité le port d'Odessa cette semaineImage : ROPI/Pignatelli/EUC/picture alliance

Transporter la marchandise par voie terrestre, dans ce cas par train, s’avère être une impasse : la largeur des rails en Ukraine n’est pas la même qu’en Europe et côté européen, on ne dispose pas de suffisamment de wagons de chargement pour aller récupérer en urgence le blé à la frontière.

Il ne reste donc que la voie maritime. Et là, un accord semble encore lointain.

Les navires russes bloquent tout passage à travers la mer Noire tandis que le port d’Odessa est protégé par des mines.

Les mines, une sécurité pour l’Ukraine

La Turquie a expliqué pouvoir déminer l’accès au port en une à deux semaines. Mais pour l’Ukraine, ces mines sont une sécurité pour tenir les navires de guerre russes à distance et éviter un débarquement.

La Turquie serait aussi prête à surveiller un couloir humanitaire pour garantir la sécurité des bateaux cargos. Là encore, ce n’est pas aussi simple.

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La Turquie fait partie de l’Otan, et Kiev pourrait réclamer que d’autres pays participent à sécuriser ce corridor. Or, le moindre incident dans lequel un navire de l’Alliance atlantique serait touché pourrait déclencher un embrasement du conflit.

La région d'Odessa est également dévastée par les attaques de missiles russesImage : Vladimir Shtanko/AA/picture alliance

Méfiance à Kiev

De même, toute garantie de sécurité que pourrait fournir Moscou à l’Ukraine parait vaine. Après plus de trois mois d’invasion et d’atrocités, qui à Kiev est encore prêt à croire la Russie sur parole ?

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Enfin se pose la question suivante : qui va toucher l’argent des céréales exportées ? Au-delà d’Odessa, les exportations pourraient se faire via des ports désormais sous contrôle russe, à Marioupol ou encore à Cherson.

Or l’économie ukrainienne a besoin de ces rentrées financières. L’Ukraine qui a déjà accusé la Russie de lui voler ses récoltes.

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